Le gouvernement britannique est à la recherche du ou des responsables des fuites dans la presse de câbles diplomatiques critiquant l’administration américaine, des révélations qui embarrassent Londres vis-à-vis de son allié historique, avec lequel il veut sceller un accord de libre-échange post Brexit.
Le Mail on Sunday a publié le samedi 6 juillet le contenu de mémos et rapports transmis à Londres par l’ambassadeur britannique à Washington, Kim Darroch. Ce dernier aurait notamment affirmé que l’administration américaine était « inepte diplomatiquement » et « unique dans son dysfonctionnement » et estimé que le Président Donald Trump était « instable » et « incompétent ». Certains de ces câbles remontent à 2017 et n’auraient jamais dû être révélés au public. Le gouvernement a annoncé dans la foulée l’ouverture d’une enquête afin de trouver l’origine de ces fuites, mais aussi pour comprendre leur motivation à deux semaines de la désignation d’un nouveau chef de gouvernement au Royaume-Uni. « Nous devons découvrir comment cela a pu se produire, au moins pour redonner confiance à nos équipes à travers le monde afin qu’elles continuent à nous donner des évaluations sincères », a dit le chef de la diplomatie britannique, Jeremy Hunt.
« Il y aura des conséquences graves si et quand nous retrouverons qui est responsable », a-t-il promis.
Trump furieux
Le Président américain Donald Trump s’en est pris avec virulence lundi à la Première ministre britannique Theresa May, visiblement furieux du soutien apporté par cette dernière à l’ambassadeur britannique à Washington après la publication de ses câbles diplomatiques. «Je suis très critique de la façon dont le Royaume-Uni et la Première ministre Theresa May ont géré le Brexit», a tweeté Trump, la jugeant responsable de la « pagaille » actuelle. «Je ne connais pas l’ambassadeur, mais il n’est ni aimé ni bien vu aux États-Unis. Nous n’aurons plus de contacts avec lui», a écrit le président américain, avant de se féliciter que le Royaume-Uni ait bientôt un nouveau Premier ministre. Theresa May a condamné les fuites, « totalement inacceptables », mais aussi souligné avoir « une totale confiance » en Kim Darroch, 65 ans, arrivé à Washington en janvier 2016, avant la victoire de Donald Trump à la présidentielle. Nigel Farage, à la tête du Parti du Brexit, a tweeté que « le plus tôt » Kim Darroch « serait parti, le mieux ce sera ».
Boubacar Sidiki Haidara