Après l’attaque de deux pétroliers dans le Golfe d’Oman, le 13 juin, les États-Unis ont décidé d’envoyer 1 000 hommes de troupe supplémentaires au Moyen-Orient
Le ton continue de monter entre les États-Unis et l’Iran, une semaine après les attaques contre deux pétroliers dans le Golfe d’Oman. Les États-Unis ont renforcé leur dispositif militaire au Moyen-Orient pour « répondre à des menaces », selon la Maison Blanche.
« Les récentes attaques iraniennes valident les renseignements fiables et crédibles que nous avons reçus sur le comportement hostile des forces iraniennes », a indiqué le chef du Pentagone, Patrick Shanahan. « Les États-Unis ne cherchent pas à entrer en conflit avec l’Iran », a-t-il toutefois nuancé.
« J’ai autorisé l’envoi de 1 000 hommes supplémentaires à des fins défensives pour répondre à des menaces aériennes, navales et terrestres au Moyen-Orient », a-t-il précisé.
Cette annonce est intervenue peu après la publication de nouveaux documents accusant l’Iran d’avoir attaqué les deux pétroliers. Onze photos rendues publiques par le Pentagone montrent un objet métallique circulaire attaché à la coque du pétrolier japonais Kokuka Courageous, présenté comme l’un des aimants ayant permis de poser la mine non explosée que Washington accuse les Iraniens d’avoir retirée après l’incident, le 13 juin.
Accord en danger
L’Iran dément toute implication. Téhéran a également annoncé le 17 juin que ses réserves d’uranium enrichi dépasseront à partir du 27 la limite imposée par l’accord international sur son programme nucléaire, conclu en 2015, augmentant la pression après le retrait des États-Unis de ce pacte. Jusqu’ici, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) avait certifié que l’Iran agissait en conformité avec les engagements de Vienne. Les États-Unis ont appelé « à ne pas céder au chantage nucléaire de l’Iran ». « Nous opposerons la pression maximale du gouvernement américain à toute action qui leur permettrait d’avoir une arme nucléaire », a prévenu Morgan Ortagus, porte-parole du département d’État américain. Estimant être le seul État partie à ce pacte à remplir ses engagements, l’Iran accuse l’Union européenne de ne rien vouloir ou pouvoir faire pour sauver l’accord. Recevant lundi l’ambassadeur de France en Iran, le président Hassan Rohani a déclaré que Paris avait « encore le temps », avec les autres parties, de sauver l’accord, dont« l’effondrement » ne serait « assurément (…) pas dans l’intérêt de l’Iran, de la France, de la région, ni du monde », selon le site du gouvernement.
Boubacar Sidiki Haidara