La Cour pénale internationale (CPI) a condamné ce mardi 9 décembre, l’ex-chef de milice soudanais Ali Mohamed Ali Abd-Al-Rahman, dit Ali Kosheib, à vingt ans pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis au Darfour entre 2003 et 2004. À 76 ans, celui qui fut l’un des responsables les plus redoutés de la milice Janjawid a été reconnu coupable de viols, meurtres, tortures et exécutions sommaires.
Resté impassible lors du prononcé de sa peine, l’accusé avait pourtant été décrit par l’accusation comme un « tueur à la hache », un chef zélé ayant mené une véritable campagne d’atrocités contre les populations civiles. La juge Joanna Korner a rappelé qu’il avait « personnellement perpétré » des passages à tabac, ordonné des mises à mort et participé à des actes d’une brutalité extrême. Des survivants ont évoqué une « campagne d’extermination et d’humiliation » qui a ensanglanté des villages entiers.
S’il s’était rendu de lui-même à la CPI en 2020, affirmant craindre d’être exécuté par les autorités soudanaises, cette reddition n’a joué qu’un rôle atténuant dans une peine qui reste lourde. Le tribunal a toutefois rappelé que le temps passé en détention depuis juin 2020 sera déduit.
Pour le procureur général de la CPI, Mame Mandiaye Niang, cette condamnation est « un signal fort » adressé aux victimes comme aux auteurs potentiels d’atrocités car la justice internationale, parfois lente, finit toujours par rattraper les bourreaux. Dans un Soudan encore meurtri par les violences, cette décision revêt une portée hautement symbolique.
SYS


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