Le premier ministre Jordanien Hani Mulqui a présenté sa démission au roi Abdallah II, ce lundi 04 mai 2018. Après avoir été pendant plusieurs jours dans la ligne de mire de milliers de protestataires.
Sa décision fait suite à la manifestation de la population contre la politique sociale de son gouvernement et en particulier contre un texte de loi qui prévoit la hausse des prix et des impôts.
Après son entretien avec le roi, à l’issue duquel il a présenté sa démission, le souverain jordanien a parallèlement désigné le ministre de l'Education, Omar al-Razzaz, pour former un nouveau gouvernement, selon une source gouvernementale.
Le projet de loi sur les impôts dont il est question a été présenté sur les recommandations du Fonds monétaire international (FMI). Il prévoit une augmentation d'au moins 5% des impôts pour les particuliers et impose désormais les personnes ayant un salaire annuel de 8.000 dinars (environ 9.700 euros). Les impôts des entreprises doivent eux, augmenter de 20 à 40%.
Le roi Abdallah II a appelé samedi soir le gouvernement et le Parlement à « mener un dialogue national global et raisonnable à propos du projet de loi sur l'impôt », estimant « injuste que le citoyen paie seul les conséquences des réformes ».
Rappelons que le FMI a approuvé en 2016 une ligne de crédit de 723 millions de dollars sur trois ans pour le royaume. En contrepartie, Amman s'est engagée à mettre en place des réformes structurelles et à réduire progressivement sa dette publique à 77% du PIB d'ici 2021, contre 94% en 2015.
Marie-Brigitte KOMONDI