L'archipel des Îles Canaries a vu arriver 16 000 clandestins depuis le début de l'année, soit dix fois plus qu'en 2019. Le quai du port d'Arguineguin, sur l'île de Grande Canarie, est envahi de campements dressés par la Croix rouge et les ONG, tandis que le rythme des arrivées ne cesse de s'accélérer, avec 9 000 personnes durant le week-end dernier. « Nous n'allons pas convertir les Canaries en un nouveau Lesbos », promet le ministre de l'Intérieur, Fernando Grande Marlaska, qui reconnaît « une situation d'urgence ». Selon lui, l'engorgement des structures d'accueil n'est que provisoire et il compte sur la diplomatie espagnole pour trouver des terrains d'entente avec les pays d'origine des migrants. À mesure que se compliquent les sorties depuis la Libye vers l’Italie, les réseaux de passeurs ont réactivé d'autres routes, vers l'Espagne. Mais le pays n'est que la porte d'entrée dans l'espace Schengen et les migrants y débarquent avec l'intention de rejoindre leurs familles plus au nord, vers la France, la Belgique ou les Pays-Bas.