Le feuilleton du Brexit continue. Après avoir envisagé un troisième vote, la Première ministre britannique, Theresa May, a finalement annoncé qu’elle allait adresser à l’Union européenne, d’ici mercredi prochain, une lettre pour demander un report.
Theresa May « va écrire à Donald Tusk, le président du Conseil européen (…) au sujet d’une extension de l’article 50 », qui fixe au 29 mars la sortie de l’UE, a déclaré mardi 19 mars un porte-parole de la dirigeante à l’issue d’une réunion du gouvernement. Un changement de date du Brexit devra être approuvé par les deux chambres du Parlement, a-t-il ajouté, sans préciser quelle serait la durée du report demandé à l’UE.
À seulement quelques jours de la date théorique du Brexit, dont personne ne sait encore quelle forme il prendra, la dirigeante conservatrice, qui avait d’abord prévu un nouveau vote sur son accord avant mercredi dernier, a été contrainte de revoir sa stratégie après la sortie du président de la Chambre des Communes, le « Speaker » John Bercow. Ce dernier a estimé lundi que la Première ministre britannique ne pouvait pas revenir au cours de la même session parlementaire devant les députés britanniques avec le même texte déjà rejeté.
Impatience
Les Européens montrent clairement de leur côté des signes d’impatience. La porte-parole de la Commission européenne, Margaritis Schinas, a appelé Londres « à décider des prochaines étapes » et à en « informer » l’UE « rapidement ». Paris a de également prévenu qu’une extension n’était « ni évidente ni automatique » et exigé de Londres une « alternative crédible, dans les tout prochains jours ou prochaines heures ». La chancelière allemande Angela Merkel a déclaré mardi vouloir « se battre jusqu’au bout avant la date butoir du 29 mars » pour éviter un Brexit sans accord.
Theresa May entendait représenter cette semaine au vote le Traité de retrait de l’UE qu’elle avait conclu fin novembre après de longues et tortueuses négociations. Dans la foulée, elle devait se rendre ce jeudi au Conseil européen à Bruxelles pour réclamer un court report technique de la date du divorce. John Bercow a cependant averti qu’il n’accepterait pas un texte qui ne serait pas « fondamentalement différent », laissant entendre que des changements devraient résulter de nouvelles discussions avec les dirigeants européens. Mais Bruxelles ne veut pas renégocier et répète que la proposition qui est sur la table est « la meilleure et la seule disponible ».