Comme prévu, le Président américain Donad Trump a annoncé le retrait des États-Unis de l’accord sur le nucléaire iranien le 8 mai 2018. Jugée « illégitime et illégale » par l’Iran, la décision est également dénoncée par l’Union Européenne et certains signataires, qui craignent une escalade au Proche Orient.
« Au cœur de l’accord iranien, il y avait un mensonge », a notamment soutenu Donald Trump, qui souligne que cet accord n’aurait jamais dû être adopté. Signé en 2015, l’accord impliquait en contrepartie une suspension des sanctions américaines contre l’Iran, qui renonçait à son programme nucléaire. « Les contrôles sont insuffisants et l’accord n’a pas empêché l’Iran de déstabiliser le monde et de soutenir le terrorisme », s’est encore justifié Donald Trump.
Signé par les États-Unis, la Chine, la Russie, la France, Le Royaume Uni et l’Allemagne, l’accord, qualifié « d’historique », sera préservé quoiqu’il arrive, selon l’Union Européenne. Joignant l’acte à la parole, le président américain a signé après son discours le document autorisant un régime de sanctions à l’encontre de Téhéran. Et n’a pas manqué de mettre en garde tout pays qui aiderait l’Iran dans sa quête d’armes nucléaires, qui serait également sanctionné par les États-Unis.
Déterminés à sauver l’accord, l’Allemagne, le Royaume Uni et la France ont, dans un communiqué commun, exhorté « les États-Unis à faire en sorte que les structures du JCPoA soient gardées intactes et à éviter toute mesure qui empêcherait sa pleine mise en œuvre par les autres parties ».
S’adressant à la partie iranienne, les dirigeants européens l’ont « encouragé à faire preuve de retenue dans sa réponse à la décision américaine ». Les trois pays se sont dit déterminés à continuer à appliquer l’accord, malgré le retrait des États-Unis, tout en travaillant à en négocier un nouveau, plus large. Le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, qui a également exprimé sa « préoccupation », a invité les autres signataires à « respecter pleinement leurs engagements ».
A l’opposé, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, a salué la « décision courageuse et le leadership du président américain », avant d’ajouter que « depuis l’accord, l’agressivité de l’Iran a augmenté ». Même si l’accord reste valable malgré le retrait américain, reste à savoir si l’Iran et les signataires européens résisteront au régime des sanctions. Autre inconnue, la réaction des Chinois et des Russes, qui sont toujours les principaux alliés économiques de l’Iran.
Fatoumata Maguiraga