Le tribunal suprême fédéral du Brésil a ordonné le 27 avril l'ouverture d'une enquête préliminaire sur des accusations « d’ingérence » dans des affaires judiciaires, visant le Président Jair Bolsonaro, formulées par son ancien ministre de la Justice, Sergio Moro. Sept infractions pourraient avoir été commises, dont l'obstruction à la justice.
Une telle enquête pourrait ouvrir la voie soit à une procédure de destitution contre le chef de l'État, soit à des poursuites pour dénonciation de délit imaginaire contre l'ex ministre, champion de la lutte anticorruption. Selon la justice, les infractions reprochées au président semblent avoir « un lien étroit avec l'exercice des fonctions présidentielles », ce qui exclut une immunité éventuelle.
Sergio Moro, ministre populaire auprès d'une opinion publique écœurée par la corruption du pouvoir politique, a démissionné vendredi 24 avril après le limogeage d'un de ses hommes de confiance, le chef de la police fédérale.
Dans la foulée, il avait montré à la télévision un échange WhatsApp dans lequel le chef de l'État semblait exercer sur lui des pressions.