Depuis le début de l’année, le Venezuela est plongé dans une crise économique et sociale qui a affaibli le régime du président Nicolas Maduro, devenu la cible d’un processus de référendum révocatoire activé par l’opposition, et qui vient de franchir une étape importante.
Nicolas Maduro, le président vénézuélien, est dans une situation de plus en plus inconfortable. La longue marche vers le processus de référendum révocatoire à son encontre, activée en mars 2016 par l’opposition, se poursuit. Le pourcentage requis de signatures pro-référendum (1% des électeurs) a été atteint, après en avoir recueilli près de 2 millions dont seules 1,3 millions ont été validées par le Conseil national électoral (CNE), puis 399 412 fin juin qui ont finalement été validées après un audit qui aura duré un mois. Une étape significative a donc été franchie le lundi 1er août quand le CNE a donné carte blanche à ce projet destiné à mettre le président sur la touche.
Référendum révocatoire
La crise entre Maduro et son opposition, commencée en janvier dernier, n’est donc pas près d’être close. L’économie du pays est exsangue, notamment à cause de l’effondrement du cours du pétrole, et les pénuries alimentaires rendent le quotidien difficile. À cela s’ajoute la victoire, pour la première fois depuis 17 ans, des anti-chavistes (l’opposition à Hugo Chavez, décédé en 2013) aux législatives de décembre 2015. Tous ces facteurs ont considérablement contribué à l’affaiblissement du régime de Maduro. Pour Henrique Capriles, chef de la coalition d’opposition MUD, « le référendum révocatoire, c’est pour en finir avec les files d’attente, pour qu’il y ait de la nourriture et des médicaments, suffisamment d’argent pour chacun, et de la sécurité », rapporte l’AFP. Les dates de la phase suivante du référendum ne sont pas encore fixées par le Conseil national électoral. Mais pour le convoquer, l’opposition anti-chaviste, qui veut le tenir avant la date butoir du 10 janvier 2017, devra recueillir quatre millions de signatures. Elle a appelé ses partisans à descendre dans la rue hier mercredi et aujourd’hui jeudi pour recueillir « les 20% de signatures nécessaires ». L’équation est simple : si le référendum se tient avant la date butoir, Maduro sera révoqué et les élections seront convoquées. S’il se tient après, il n’y aura pas d’élection, auquel cas Maduro désignera son vice-président pour lui succéder.
Boubacar SANGARÉ