Mardi à Washington, Israël a scellé avec les Émirats arabes unis et le Bahreïn la normalisation de leurs relations. En présence des dirigeants des trois pays et de Donald Trump, qui parraine le processus enclenché pour normaliser ses relations avec plusieurs pays arabes.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a enfin établi des relations diplomatiques entre son pays et ces deux pays arabes, première percée de ce type depuis les traités de paix avec l'Égypte et la Jordanie, en 1979 et 1994. Depuis plusieurs mois, l’État hébreux a enclenché une dynamique visant à normaliser ses relations avec les pays arabes et certains pays africains. Benjamin Netanyahu s'est entretenu ces dernières semaines avec des dirigeants du Soudan, du Tchad et du sultanat d'Oman. Une démarche appuyée par le chef de la diplomatie américaine, qui s’est rendu en août au Moyen-Orient et en Afrique pour tenter de convaincre certains pays de suivre l’exemple émirati. Le Tchad explore la possibilité d’ouvrir une ambassade à Jérusalem, une délégation s’est même rendue la semaine dernière en Israël dans ce sens, mais le Soudan a refusé, les autorités de transition affirmant ne pas avoir mandat pour nouer de tels accords.
Amorce avec les Émirats
Le 13 août, les Émirats arabes unis et Israël sont convenus de normaliser leurs relations dans le cadre d’un accord annoncé par surprise par le Président américain Donald Trump. « Une nouvelle ère commence dans les relations entre Israël et le monde arabe », a commenté le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou. Le 11 septembre, toujours par la voix du président américain, a été annoncé un accord entre Israël et le Bahrein, qui avait pourtant réaffirmé en août son soutien à la création d’un État palestinien. Selon des observateurs, ces trois pays ont en commun une animosité commune contre l’Iran. Le Bahrein aurait reçu l’aval de l’Arabie Saoudite, également grand ennemi de Téhéran, pour s’accorder avec l’État hébreux.
Trahison
Les Palestiniens ont fustigé l'accord entre Israël et les Émirats, qu'ils qualifient de « coup de couteau dans le dos » de la part d'Abou Dhabi, et ont soutenu que les autres pays arabes « ne pouvaient parler au nom des Palestiniens ». Le chef de l’autorité palestinienne Mahmoud Abbas a qualifié de trahison les accords et une centaine de Palestiniens se sont rassemblés le mardi 15 septembre pour protester contre eux.
Boubacar Sidiki Haidara