La croissance de la population chinoise au cours de la dernière décennie a chuté, pour atteindre son niveau le plus bas depuis l'instauration de la politique de l'enfant unique à la fin des années 1970.
La population de la Chine continentale a augmenté de 5,38%, pour atteindre 1,41 milliard d'habitants, selon les résultats du recensement officiel de 2020 publié mardi. Par rapport au précédent comptage de 2010, la population a augmenté de 5,38% (ou de 0,53% en moyenne par année), selon le Bureau national des statistiques (BNS). Il s'agit de la progression la plus faible depuis les années 1960. Ce chiffre signifie également que la Chine a manqué de peu l'objectif qu'elle s'était fixé en 2016 de porter sa population à environ 1,42 milliard d'habitants d'ici 2020. À ce rythme, la Chine pourrait se voir déposséder plus rapidement que prévu de sa première place dans ce domaine par l'Inde, qui devait compter 1,38 milliard d'habitants en 2020, selon les estimations des Nations unies.
La population indienne croît en moyenne de 1% par an, selon un rapport rendu public l'an dernier par New Delhi. Jusqu'à présent, Pékin prévoyait que la courbe de la croissance démographique atteigne un pic en 2027, lorsque l'Inde la devancerait. La population chinoise commencerait alors à décroître pour se retrouver à 1,32 milliard d'habitants en 2050. En 2016, la Chine a remplacé la politique de l'enfant unique, imposée à la fin des années 1970 pour mettre fin à une explosion démographique à l'époque, par une limite de deux enfants. Des voix s'élèvent aujourd’hui pour supprimer cette barrière afin d'encourager la natalité.
Covid en cause Si les raisons avancées pour expliquer cette baisse de natalité sont multiples, la Covid est la dernière en date. Au cours de l'année 2020, marquée par l'épidémie due au coronavirus, le nombre des naissances est tombé à 12 millions, contre 14,65 millions en 2019. Cette année-là, le taux de natalité (10,48 pour 1 000) était déjà au plus bas depuis la fondation de la Chine communiste, en 1949. L'épidémie « a accru l'incertitude de la vie quotidienne et l'inquiétude face à la naissance d'un enfant à l'hôpital », a reconnu Ning Jizhe, porte-parole du BNS, cité par l’AFP. Les couples seraient peu enclins à tenter cette aventure au regard de l’incertitude que fait planer la pandémie sur le monde.
Boubacar Sidiki Haidara