Le Président brésilien Lula Da Silva a entamé le 11 avril une visite de quatre jours en Chine. Au-delà de la guerre en Ukraine, il sera particulièrement question d'échanges économiques entre les deux pays, membres des BRICS.
Ce groupe de pays, qui réunit le Brésil et la Chine, mais aussi l'Inde, la Russie et l'Afrique du Sud, a été créé en 2006, sous le premier mandat de l'ancien syndicaliste. Les deux pays ont affiché leur volonté d’échanger dans leurs monnaies respectives, le yuan et le real. Et ce déplacement est l’occasion de l’entériner afin de s’émanciper du dollar américain. D’après Radio France, la Chine est devenu ces dernières années le premier partenaire commercial du Brésil : 1/3 des exportations brésiliennes partent vers la Chine. C’est trois fois plus que vers les États-Unis. Lula et Xi Jinping pourraient aller encore plus loin lors de cette visite. Le Brésil envisage en effet de rejoindre le grand projet d’infrastructures chinois des Nouvelles routes de la soie. Si tel était le cas, la plus grande partie de l’Amérique latine basculerait alors au sein de ce projet. Ce serait un revers symbolique majeur pour les États-Unis, selon certains analystes. La visite du Président brésilien en Chine est d’autant plus scrutée par les États-Unis que la question d’une monnaie unique entre le Brésil, la Chine et la Russie pourrait y être discutée également. Ce projet de monnaie commune végète depuis quelques années. Mais quelques obstacles se dressent encore avant la création d'une telle monnaie, notamment la création d’une banque centrale et de règles harmonisées pour ce marché commun.
Alternative au FMI
En attendant la concrétisation, les BRICS veulent mettre fin au statut du dollar comme monnaie de référence des échanges internationaux. Ce groupe de pays se pose aussi en alternative au Fonds monétaire international. Dans les années 2010, les BRICS ont lancé une nouvelle banque de développement pour « concurrencer » la Banque mondiale. Ils ont également lancé un fonds de réserve monétaire commun. Et cela séduit. La Tunisie, qui a refusé par exemple un prêt du FMI, protestant contre les conditions imposées, se tourne vers eux pour remettre son économie en marche. Le moment est sûrement bien choisi. Dilma Rousseff, ex Présidente du Brésil et fidèle du Président Lula a pris cette semaine les rênes de la nouvelle banque de développement des BRICS.
Boubacar Sidiki Haidara
JDF TV
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