« Face au blocage que nous avons pu constater sur la réadmission et à la poursuite des arrivées de migrants irréguliers à Mayotte, nous avons décidé de suspendre la délivrance des visas pour les Comoriens le 4 mai dernier, jusqu’à nouvel ordre », a expliqué le ministre français des Affaires étrangères le 9 mai 2018 devant l’Assemblée nationale.
Origine de la querelle : le refus des autorités comoriennes de faire accoster sur l’île d’Anjouan (l’une des trois des Comores), un navire transportant 93 migrants clandestins, des Comoriens refoulés de Mayotte par la France. Pour les autorités comoriennes, ces expulsions sont illégales, car les « Comoriens sont chez eux à Mayotte ».
Pour ces politiques, le rattachement de Mayotte à la France est un scandale, car la grande majorité des électeurs des 4 grandes îles avaient voté pour l’indépendance en 1974. L’actuel Président, Ali Assoumanil, a promis d’en « finir avec l’occupation française ».
Cette situation explosive est exacerbée par la crise économique et la poussée démographique. « Mayotte, c’est 45% de personnes en situation irrégulière », a reconnu la ministre française des Outre-mer. Le niveau de développement de l’île, avec 84% de la population qui vit sous le seuil de pauvreté et un taux de chômage de plus de 47% chez les femmes et les jeunes, ne lui permet nullement de faire face à cette situation.
Fatoumata Maguiraga