Le journaliste béninois Hugues Comlan Sossoukpè, fondateur du média en ligne Olofofo, a été arrêté à Abidjan le 10 juillet 2025, puis immédiatement extradé vers le Bénin. Un acte qui suscite une vague d’indignation dans les milieux de défense des droits de l’homme et de la liberté de la presse.
Réfugié politique au Togo depuis 2019 en raison de ses critiques contre le régime de Patrice Talon, Sossoukpè s’était rendu à Abidjan sur invitation du ministère de la Transition numérique, dans le cadre du salon régional sur l’innovation digitale. Mais le séjour vire à l’arbitraire : interpellé dans sa chambre d’hôtel par des agents, il est conduit sans mandat ni procédure judiciaire à l’aéroport, embarqué sur un vol spécial pour Cotonou, et écroué à la prison civile de Ouidah.
Accusé par la CRIET de « harcèlement », « incitation à la haine », « apologie du terrorisme » et « rébellion », le journaliste nie en bloc. Son avocat, Me Aboubacar Baparapé, dénonce une violation manifeste du droit international, rappelant que son client est protégé par le Haut Commissariat aux Réfugiés (HCR).
Reporters sans frontières évoque un « complot transfrontalier » visant à museler une voix critique du régime béninois, avec la complicité silencieuse des autorités ivoiriennes. La date du procès reste inconnue, mais le dossier, désormais entre les mains de la justice béninoise, est suivi de près par la communauté internationale.
S.S.Y
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