Brahim Fassi Fihri : « Dès le départ, le débat sur l’adhésion du Maroc à la CEDEAO été mal posé »

Brahim Fassi Fihri, président fondateur de l’Institut Amadeus, en lobbying pour le Maroc au sein de la CEDEAO.

Il est à Abidjan dans le cadre d’une série de conférences sur l’adhésion du Maroc à la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (CEDEAO). JDA a rencontré Brahim Fassi Fihri, Président fondateur de l'Institut Amadeus, qui situe les enjeux du lobbying marocain.

Qu’est ce qui explique cette série de conférences sur l’adhésion du Maroc à la CEDEAO ?

L‘Institut Amadeus est un think tank indépendant qui s’est donné pour mission d’éclairer le débat sur les questions internationales. Nous avons suivi les discussions sur l’adhésion du Maroc à la CEDEAO et notre conviction est que, dès le départ, le débat a été mal posé. En demandant à rejoindre la communauté régionale la plus avancée du continent, le Maroc vise à inscrire sa diplomatie africaine, déjà remarquée par tous ces dernières années, dans une perspective plus ambitieuse encore. A Dakar, les débats ont été très fructueux. Ils ont permis de mettre autour de la même table des experts, des représentants des patronats et des universitaires des deux pays. En Côte d’Ivoire, il s’agit d’aller plus loin, en donnant une portée régionale à notre réflexion commune, dans un pays frère pivot de l’intégration régionale.

Le fait d’aller de report en report ne cache-t-il pas une inquiétude des pays de la communauté ?

Après un accord de principe en juin 2017 à Monrovia, les chefs d’État et de gouvernement ont décidé de temporiser. Nous sommes là pour écouter et convaincre. Mais l’accord de principe est un acquis important. Ce n’est pas un blanc-seing, comme on a pu le dire ici ou là. Il donne une base juridique à l’adhésion du Maroc et ouvre la voie à des négociations usuelles. Si des inquiétudes légitimes existent, nous sommes venus à Abidjan pour y répondre. Ce n’est pas une invitation aux excès ou aux provocations inutiles. Nous devons ensemble trouver la voie d’une co-appropriation d’un projet commun par le Maroc, par la Côte d’Ivoire et par la CEDEAO.

Ne pensez-vous pas qu’en termes d'échanges commerciaux, la CEDEAO est significativement plus protectionniste à l'égard du Maroc que le Maroc ne l'est à son égard ?

Le Maroc s’est inscrit depuis des années dans la diversification de ses partenariats économiques. Il est déjà un partenaire commercial important de la Côte d’Ivoire et d’autres pays, mais l’essentiel n’est pas là. L’adhésion à la CEDEAO dépasse le simple cadre des importations et des exportations. Depuis le sommet de Kigali, ces questions sont maintenant à l’ordre du jour de la future zone de libre-échange commerciale africaine. Adhérer à la CEDEAO implique pour le Maroc de converger vers l’acquis communautaire. C’est le plus important.

 

Quelles sont les implications concrètes des éventuelles entrées du Maroc, de la Mauritanie et de la Tunisie, qui souhaiteraient aussi intégrer la CEDEAO ?

Le Maroc est aujourd’hui le seul pays à avoir demandé à adhérer à la CEDEAO. Je ne m’exprimerai pas sur les intentions des autres pays. La Mauritanie, qui sollicite le statut de membre associé, a quitté la CEDEAO en 2000. La Tunisie, qui est membre de la COMESA depuis le mois de janvier, souhaite être membre observateur. Le Maroc a toujours entretenu la profondeur de ses liens avec les différents pays d’Afrique de l’Ouest. Notre pays a toujours été solidaire, comme l’illustre le maintien des vols de la compagnie nationale Royal Air Maroc durant la crise Ebola ou sa forte contribution à l’ONUCI. Notre adhésion devrait permettre notamment à la sous-région de bénéficier de l’expérience marocaine en termes de développement humain, d’investissements, d’efficacité énergétique, de développement des infrastructures et de lutte contre la radicalisation violente. Le Maroc est un pays ouest-africain qui assume pleinement cette identité, tout en respectant les spécificités nationales de l’ensemble des pays membres de la CEDEAO.

Ouakaltio OUATTARA

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