LAccord de libre-change rciproque APE, entre la Cte dIvoire et lUnion europenne, conclu en 2008 et ratifi en aot 2016, est entr en vigueur le 3 septembre 2018. LAccord prvoit un calendrier de libralisation en cinq phases, sur une priode rengocie de dix ans devant stendre de 2019 2029.
La première phase de démantèlement tarifaire, effective depuis le 9 décembre, porte sur 1 155 lignes tarifaires du Tarif extérieur commun (TEC) de la CEDEAO appliquées en Côte d’Ivoire. Les produits couverts par ces lignes tarifaires, identifiés et reconnus comme originaires de l’UE, sont importés en Côte d’Ivoire en exemption de droits de douane. En contrepartie, l’accord de libre-échange APE garantit aux exportations ivoiriennes, notamment au cacao, à la banane et aux conserves de thon, un accès au marché de l’UE en franchise de droits de douane.
La part du lion ? Au regard de la liste des produits européens exportés vers la Côte d’Ivoire et exemptés de droits de douanes, l’on peut dire que l’UE se taille une bonne part. Les produits européens exonérés de frais sont entre autres les mammifères vivants (Bovins, chameaux, lapins etc) et autres animaux, comme les abeilles, les reptiles, les oiseaux, etc. Sur cette longue liste, l’on note également la présence de biens de consommation intermédiaire, chimiques ou minéraux, utilisés dans les industries, comme le glucose, le lactose ou encore l’éthylène, etc. Le commerce de la Côte d'Ivoire avec l’UE s’élève à environ 4 500 milliards de francs CFA contre 2 500 d’importations, soit un excédent de 2 000 milliards FCFA. L’UE est le principal marché de la Côte d'Ivoire et lui fournit une grande partie des équipements. La Côte d’Ivoire ouvre ainsi son marché à 80% à l’Union européenne. Pour certains analystes, cette situation devrait entrainer une baisse des revenus de l’État, ce qui va se traduire par une réduction des investissements dans les secteurs sociaux, notamment la santé et l’éducation. Pour ce qui concerne le secteur de l’industrie agroalimentaire, l’ouverture du marché européen va accroître la production des principaux produits d’exportation, notamment celle de cacao transformé, à savoir le beurre et la poudre de cacao, ainsi que la production de café transformé. En ce qui concerne les produits sensibles et les autres produits, les analystes estiment que cette ouverture n’aura pas d’effets sensibles sur la production du coton et du caoutchouc.
Yvann AFDAL