Incivisme numérique : L’ANSSI dévoile l’ampleur du fléau

Abidjan, 15 juillet 2025 – Face à la montée fulgurante de l’incivisme sur internet, l’État ivoirien réagit. Invité de la tribune d’échange « Tout Savoir Sur » du Centre d’Information et de Communication gouvernementale (CICG), le lieutenant-colonel Aly Samassi, directeur du Pôle Technologies et Opérations de l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (ANSSI), a dressé un état des lieux sans fard de la cybercriminalité en Côte d’Ivoire.

Créée en octobre 2024, l’ANSSI incarne la réponse stratégique de l’État face à la montée des cybermenaces. Placée sous l’autorité du colonel-major Ouattara Guelpetchin Moussa, l’Agence coordonne les efforts nationaux de sécurisation des systèmes d’information à travers des centres spécialisés : la PLCC, le CI-CERT, le Centre de fusion et d’analyse de données, et le Centre de lutte informationnelle.

Les chiffres 2024 parlent d’eux-mêmes : 12 100 dossiers enregistrés, pour un préjudice évalué à près de 7 milliards FCFA. Une progression constante depuis 2022, bien que le préjudice ait légèrement fléchi, signe encourageant pour les victimes, mais non pour les bourreaux numériques.

En tête des infractions recensées : l’atteinte à la dignité humaine (2 822 affaires), l’escroquerie sur internet (2 326), l’usurpation d’identité (1 638), l’atteinte à l’honneur et à l’image (1 577), et la spoliation de comptes (1 205). L’escroquerie reste toutefois l’infraction la plus préjudiciable, avec plus de 2,3 milliards FCFA envolés.

Les femmes, bien que représentant 36 % des victimes, cumulent 31 % des pertes financières. Les entreprises, quant à elles, bien que peu nombreuses (4 % des cas), concentrent à elles seules près de la moitié des préjudices subis.

Pour contrer ce fléau, l’ANSSI mise sur une double stratégie : prévention et répression. La campagne nationale « En ligne, tous responsables », menée en partenariat avec le ministère de la Communication et de l’Économie numérique, a sillonné villes et villages, touchant des milliers de personnes. En ligne, la sensibilisation s’amplifie via Facebook, TikTok, X, YouTube et WhatsApp.

Mais lorsque la pédagogie ne suffit plus, la sanction prend le relais. De lourdes peines sont prévues par le code pénal et la loi de 2013 sur la cybercriminalité : jusqu’à cinq ans de prison et dix millions FCFA d’amende.

Internet n’est pas un no man’s land. L’incivisme numérique n’a plus droit de cité. L’ANSSI veille, structure, protège… et punit.

Siondenin Yacouba Soro 

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