Damana Adia dit Pickass : “Nous sommes ouverts au dialogue avec nos adversaires”

Diamana Pickass, ancien président de la Jeunesse du FPI.

En 2010, il était celui par qui le monde entier a découvert la crise ivoirienne, en déchirant devant les caméras les résultats provisoires de l’élection présidentielle que la Commission électorale indépendante (CEI) à laquelle il appartenait, s’apprêtait à proclamer. Damana Adia dit Pickass, ancien président de la Jeunesse du Front populaire ivoirien (FPI), a répondu depuis son exil ghanéen aux questions de Journal d’Abidjan.

Comment vivez-vous votre situation d’exilé ? Alors que nous entrons dans la sixième année, elle est difficile, mais on apprend beaucoup, sur nos forces et nos faiblesses. Nous n’avons pas trouvé d’emploi ici, notamment à cause de la barrière linguistique. On n’a jamais coupé les liens avec la Côte d’Ivoire, on y a notre famille et des connaissances. Heureusement, certains parents viennent nous rendre visite de temps en temps.

Vous sentez-vous en sécurité ici ?On prend beaucoup de précautions. Il y a des loisirs auxquels on ne s’adonne plus, ou presque plus, comme aller dans les boîtes de nuit, fréquenter les bars, les maquis, ou les plages. On ne sait pas d’où peut venir le danger.

Êtes-vous en contact avec vos compatriotes présents dans les camps de réfugiés dans le pays ?Nous sommes représentés dans les camps et nous y avons nos parents, donc on est au fait de tout ce qui s’y passe. Les conditions de survie y sont extrêmement difficiles. Les gens vivent sous des tentes, les pluies vont commencer et le Haut Commissariat aux réfugiés a interrompu l’approvisionnement en vivres depuis septembre. C’est une manière de pousser nos compatriotes à leurs limites pour qu’ils rentrent. C’est une situation inédite ! On a aussi raconté beaucoup de choses à leur sujet, notamment que des gens, dont moi, les empêcheraient de rentrer. Je suis ici à Accra. Est-ce que je peux contrôler ce qu’il se passe là-bas ? Il faut bien comprendre que les populations dans les camps sont politiques, pas humanitaires.

Une délégation ministérielle s’est pourtant rendue au Ghana en mai dernier…Quand vous avez la volonté de faire quelque chose, vous le faites bien, et cela transparaît dans la manière de vous comporter. On a été informés la veille de la visite de la ministre. On ne peut accepter autant de mépris. Nous n’avons pas été associés à la visite, ni avant, ni pendant, ni après. Donc on a pris nos distances. C’est un coup de communication du gouvernement et cela ne nous suffit pas. Depuis 5 ans qu’on est ici, personne ne nous a rencontrés directement. On nous a considérés comme un simple colis à récupérer. Nous sommes ouverts au dialogue avec nos adversaires, mais nous n’accepterons pas qu’on nous méprise.

Pensez-vous que vous courez un risque à rentrer au pays ?

Il n’y a qu’à voir le cas du ministre Assoa Adou, ex-coordinateur des exilés, en prison aujourd’hui, ou notre camarade Hubert Oulaye qui a subi le même sort à son retour. Mieux vaut rester en exil ici et avoir la capacité de se mouvoir. N’oublions pas qu’il reste plus de 300 prisonniers politiques en Côte d’Ivoire. N’oublions pas l’insécurité galopante qui règne.

La conquête du pouvoir par votre camp repose-t-elle sur un partenariat avec la France, dont le gouvernement est d’idéologie socialiste ?

La conquête du pouvoir dépend des Ivoiriens. Tôt ou tard, le peuple va reconquérir sa souveraineté et choisir librement ceux qui vont présider aux destinées du pays. J’ai étudié en France, milité à la section socialiste de Reims et n’ai pas de problème avec les Français. Je déplore simplement les façons détestables de M. Sarkozy, qui a privilégié ses relations personnelles et instrumentalisé le réseau diplomatique français au détriment de l’État. M. Hollande doit avoir le courage de prendre sur lui, dans l’année de mandat qu’il lui reste, pour restaurer la qualité de nos rapports.

Noé Michalon

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