Elle n’est pas nouvelle dans l’espace politique, mais c’est la première fois qu’elle occupe une haute responsabilité. Présentée à la presse le 15 février comme la porte-parole adjointe du Comité politique mis sur pied par Guillaume Soro, Anne-Marie Bonifon devra s’habituer à l’exercice.
Quand, le vendredi 15 février, le maitre de cérémonie l’annonce au pupitre, Anne-Marie Bonifon avance d’un pas peu rassurant et peu assuré, malgré les encouragements de Guillaume Soro. La porte-parole adjointe du Comité politique (CP) mis en place ce jour-là par l’ex Président du Parlement fait face pour la première fois à la presse. L’instant est solennel pour elle, mais sa voix quelque peu tremblante la trahit au fur et à mesure qu’elle liste les grandes orientations du CP.
Nouveau visage ? Infirmière spécialisée, Anne-Marie Bonifon n’est pas pour autant une parvenue dans l’espace politique. La cinquantaine révolue, elle s’est déjà essayée aux élections législatives en 2011, comme député suppléante sur une liste indépendante conduite par Béché Kouamé pour les circonscriptions d’Akoupé et de Bécouefin. L’expérience n’est pas encourageante, car la liste obtient moins de 2% des suffrages exprimés. Elle n’abandonne pas pour autant ses activités politiques. Militante de base du Rassemblement des républicains (RDR), elle profite des élections de la Présidente des femmes de ce parti (RFR) en 2014 pour se rendre plus active et se donner plus de visibilité. Cette fois-ci, elle mise sur le bon cheval en se rangeant du côté de la candidate Joséphine Ouattara. « Elle a intégré notre équipe de campagne comme bien d’autres femmes de façon volontaire et aidait à plusieurs tâches. C’est généralement ainsi lors des campagnes. Plusieurs militants en profitent pour se faire connaitre de la direction », confie une proche de Joséphine Ouattara, Présidente du RFR.
Recrue Dans la foulée des divergences au sein du RDR, elle se rapproche du camp conduit par Guillaume Soro. Ce dernier, en quête de sang neuf et de personnes qui veulent avoir une chance de faire leurs preuves, lui ouvre les bras. « Son profil est parfait pour Soro. Elle n’est pas connue et vient de l’est du pays, contrairement à Soro, qui est du nord et qui veut donner l’image d’être entouré par tous les Ivoiriens », explique un proche du président du CP. « C’est une feuille morte », lance de façon ironique l’une de ses anciennes compagnes du RFR, qui la trouve « trop timide » pour un rôle de porte-parole. Mais la première concernée « est consciente de son handicap et travaille déjà pour le combler », assure un proche de Guillaume Soro qui la découvrait au même moment que la presse.
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