Abidjan, le 4 octobre 2025 - Invité de la chaîne NCI, Ahoua Don Mello s’est présenté comme l’artisan d’une Côte d’Ivoire affranchie de ses « chaînes coloniales ». Depuis son salon, l’ancien ministre et ex-directeur du BNETD a multiplié les envolées souverainistes, fustigeant le franc CFA, la dépendance économique et même le nom du pays. Mais derrière la ferveur oratoire se dessine le portrait d’un homme rattrapé par son propre passé.
Celui qui se veut aujourd’hui prophète du renouveau fut hier acteur d’un système qu’il prétend combattre. Durant la décennie de la « refondation », Ahoua Don Mello et ses pairs avaient promis la renaissance nationale. Résultat obtenu, pauvreté aggravée, précarité institutionnalisée et fractures sociales béantes. L’indépendance rêvée n’a accouché que d’un désenchantement.
Dans son entretien, Don Mello a admis ne pouvoir parcourir tout le territoire durant la campagne, un aveu d’impuissance révélateur pour un candidat qui se veut libérateur. Sa croisade contre le franc CFA ou l’« héritage colonial » sonne alors comme une rengaine. Les mots changent, mais l’homme demeure, fidèle à ses contradictions.
Ahoua Don Mello ressuscite un discours révolutionnaire aux accents nostalgiques. Plus tribun que bâtisseur, il prêche un patriotisme de mémoire plutôt que d’action. Son panafricanisme tardif semble moins né d’une conviction que d’un besoin de réhabilitation. À force de se réinventer, il s’apparente à un caméléon politique et toujours le même, mais jamais dans la même couleur.
Sous les feux de la campagne, Don Mello parle de liberté, mais son verbe trahit un retour vers le passé. Car, en politique, on ne se renouvelle pas en recyclant ses regrets.
SYS


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