Henri Konan Bédié a-t-il encore toutes les cartes de son parti en main ? Entre défection de cadres et défiance de certains, le Président du PDCI (88 ans) regarde parfois impuissant certains agissements dans son parti.
La dernière défection en date au sein du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), est celle de celui qui a été Directeur de cabinet d’Henri Konan Bédié pendant les heures chaudes de la désobéissance civile, en 2020. Narcisse N’Dri, l’une des personnalités du PDCI les plus opposées au parti unifié, le RHDP, est désormais militant de ce parti. Un ralliement qui, selon lui, s’explique par « des dysfonctionnements au sein du PDCI et par une fronde à laquelle Bédié fait face ». Au sein du plus ancien parti politique ivoirien, si certains tentent de minimiser tous ces départs, d’autres estiment qu’il faut poser les problèmes sur la table et en débattre.
Bédié dépassé ? Le « Sphinx » est convaincu que jusque-là il s’agit d’un épiphénomène. Son parti est encore solide et a encore les ressources nécessaires rassure-t-il. Mais, depuis le divorce avec le RHDP (parti au pouvoir) et la non-participation du PDCI à la présidentielle de 2020, et au vu des résultats obtenus lors des élections législatives dernières, le PDCI semble avoir pris du recul. En dehors de la ville d’Abidjan, où il a obtenu quelques élus, le parti reste confiné au centre du pays. Une situation qui ne plaît pas à plusieurs cadres qui battent le pavé afin de permettre au PDCI d’accéder au pouvoir en 2025. Mais ils craignent que l’âge d’Henri Konan Bédié ne soit un obstacle dans l’atteinte de cet objectif.
Baroud d’honneur Pour l’heure, rien n’est encore perdu pour le PDCI, qui n’en est pas à sa première expérience de voir des cadres, et non des moindres, quitter le navire dans les moments difficiles. Les élections à venir seront un test important. Les résultats ne seront pas analysés uniquement par le nombre de communes ou de régions gagnées mais aussi sur le nombre de votants. Cela permettra de se projeter pour 2025 et surtout de renforcer la stratégie de reconquête et de conquête de nouveaux militants. Adversaires et même alliés devraient avoir en face un PDCI dont les cadres souhaitent s’imposer dans les urnes afin de compter pour les choix en 2025 et surtout jouer leur partition.
Yvan AFDAL
JDF TV
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