Après avoir annoncé publiquement sa volonté d’apporter une modification à la Constitution de la Troisième République, le Président Alassane Ouattara n’écarte aucune option. Cette révision, si elle est effective, passera directement devant les députés et les sénateurs. Le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), majoritairement représenté dans ces deux chambres, l’emportera sans ambages. Les inconnues restent les points à modifier. Si le Président de la République décide de ramener la limite d’âge pour se présenter à 75 ans, il aura réussi à entrainer avec lui Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo dans une retraite politique. « Ce serait une première en Afrique qu’un Président modifie une Constitution afin de s’auto-écarter de la course à la présidentielle », estime un diplomate. Mais Henri Konan Bédié n’entend pas forcement les choses de cette oreille. Pour lui, ce serait « un tripatouillage des textes pouvant remettre en cause la stabilité du pays ». Une sortie qui laisse entrevoir la volonté de ce dernier de briguer à nouveau la magistrature suprême, 21 ans après avoir perdu le pouvoir. Outre ce point, certains proches du Président de la République évoquent la possibilité de corser les conditions d’éligibilité en exigeant un certain nombre de signatures d’élus. « Cela permettra d’éviter ce que nous avons connu en 2015, quand n’importe qui pouvait aller déposer sa candidature au siège de la CEI », explique un cadre du RHDP.
Ouakaltio OUATTARA
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