Militante de longue date du RDR, Célestine Tazéré Olibé s’était rapprochée de Guillaume Soro lorsque ce dernier officiait à la tête du Parlement. Après avoir crié sa colère contre son parti, elle a finalement décidé de retourner « en famille ».
Olibé Tazéré fait partie des « Amazones » du Rassemblement des républicains (RDR). Le parti, au sein duquel elle a de tout temps milité et dont elle a été la cheville ouvrière de la pénétration dans la région d’Issia, zone réputée hostile à la formation d’Alassane Ouattara. C’est une intellectuelle au parcours académique très fourni. Détentrice d’une maitrise en droit des affaires, Célestine Olibé s’est très vite investie dans l’éducation, en devenant enseignante, puis fondatrice d’une grande école privée d’Abidjan (HEC La Roche).
Intrigues La député d’Issia ne connaitra pourtant un parcours calme au sein de son parti, fondu désormais au sein du Rassemblement des houphouëtistes pour la paix et la démocratie (RHDP). Son parti d’origine s’oppose à sa désignation en tant que Vice-présidente du Parlement. Guillaume Soro l’y maintient, créant ainsi le premier clash officiel entre la députée et la direction de son parti. Quand vient l’heure des élections municipales, le RHDP lui ôte son parrainage, après moult tractations. Confiante, elle part en indépendante et perd. S’ensuit ainsi une traversée du désert. Célestine Olibé, 53 ans, voit ses années de militantisme passer sous ses yeux en une fraction de seconde. L’ex Directrice générale de l’Agence nationale de la salubrité urbaine (ANASUR) perd petit à petit son influence au sein de sa formation politique et devient même très critique vis-à-vis de l’administration Ouattara. Elle monte ainsi d’un cran dans l’estime des proches de Guillaume Soro. Mais, en novembre 2019, elle se fait de nouveau timide et décide de calmer le jeu. Dans son cercle restreint, elle partage ses angoisses et ses peines et souhaite une reprise du dialogue entre Guillaume Soro et le Président de la République Alassane Ouattara. Mais sa voix est presque inaudible et les rumeurs jouent contre elle. « Elle a tourné le dos à la lutte de Guillaume Soro », lancent certains. Quelque peu ruinée par la campagne des élections municipales et sans visibilité à Générations et peuples solidaires (GPS), dont elle est encore Présidente du groupe parlementaire, elle décide de renouer avec le parti présidentiel. Si elle a de nouveaux parrains, notamment le ministre Amadou Koné, elle multiplie les appels du pied en direction du Président du Parlement, Amadou Soumahoro, avec lequel elle était à couteaux tirés. Son retour ne s’annonce donc pas aisé. Regagner la confiance de ses anciens - nouveaux camarades sera sans doute un combat difficile.
Yvann AFDAL
JDF TV
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