La Commissaire européenne aux Affaires intérieures Ylva Johansson s'est dite le28 novembre « très préoccupée » par l'abrogation par le CNSP au Niger d'une loi criminalisant le trafic de migrants dans ce pays, qui est une plaque tournante vers l'Europe. Elle a rappelé que le vote de la loi, en 2015, avait entraîné une « baisse significative des arrivées irrégulières et du nombre de morts dans le désert ». Les nouvelles autorités nigériennes ont annoncé avoir abrogé la loi de 2015, affirmant notamment qu'elle « érige et incrimine en trafic illicite certaines activités par nature régulières » et qu'elle a « été votée sous l'influence de certaines puissances étrangères ». Le Niger, qui accueille sur son sol de nombreux migrants et réfugiés de pays voisins, était considéré comme un partenaire-clé par l'UE dans la gestion des flux migratoires et la stabilisation de la région. La loi abrogée prescrivait des peines « d’un à 30 ans de prison » et « des amendes de 3 millions à 30 millions de francs CFA » contre les trafiquants. L'UE a fermement condamné la prise de pouvoir, le 26 juillet au Niger, par les militaires, qui retiennent depuis captif le Président élu Mohamed Bazoum. Dans la foulée, l'UE a suspendu son aide budgétaire et cessé toute coopération sécuritaire.
B.S.H.