Les engins explosifs continuent de pleuvoir sur les bases abritant des soldats étrangers en Irak. L’armée irakienne a indiqué le mardi 17 mars que de nouvelles roquettes s’étaient abattues sur une base près de Bagdad.
Cette dernière abrite des troupes américaines, britanniques, canadiennes et australiennes, qui entraînent notamment les soldats irakiens au tir et au maniement des chars de combat. Une partie du contingent espagnol de l’OTAN s’y trouve également. C’est la troisième attaque de ce type en moins d’une semaine. Le samedi 14 mars, 33 roquettes ont visé une base irakienne. L'attaque a fait cinq blessés : deux militaires de l'aviation irakienne et trois membres de la coalition, selon l'armée et la coalition internationale antijihadistes emmenée par les États-Unis. Trois jours plus tôt, le 11 mars, 18 roquettes, tirées sur une autre base, avaient entrainé la mort de deux soldats américains et d’une soldate britannique. Depuis fin octobre 2019, 23 attaques à la roquette ont visé des intérêts américains en Irak, alors que les factions armées pro-Iran appellent régulièrement à bouter les Américains hors du pays.
Différends entre alliés
Même si aucune des attaques n’a été revendiquée, les États-Unis portent leurs accusations sur le Hezbollah. Washington a ordonné des frappes en représailles sur des bases de brigades du Hezbollah. Une riposte qui a eu lieu dans la nuit du 12 au 13 mars. Elle a tué six Irakiens, dont cinq policiers et soldats, et un civil, d'après l'armée irakienne. Les autorités du pays ont vivement dénoncé ces frappes américaines, en convoquant l'ambassadeur américain et en annonçant déposer plainte auprès de l'ONU. Le Président de la République, Barham Saleh, a mis en garde contre ces violations à répétition de la souveraineté irakienne, qui risquent de raviver l’État islamique. Pour Washington, Bagdad ne fait pas assez pour empêcher les attaques des factions armées. Les autorités irakiennes, assurent, quant à elles, ne pas parvenir à découvrir les auteurs de ces tirs. Le pays a également annoncé plusieurs arrestations au sein des forces de sécurité irakiennes sur la base de Taji (plusieurs fois attaquée), dans le cadre de l’enquête. La coalition internationale formée contre le groupe État islamique (EI) en 2014 et menée par les États-Unis continue de combattre et d’apporter un appui aérien aux troupes irakiennes, car, si l’EI a perdu son territoire, il conserve des cellules clandestines toujours capables de mener des attaques, selon plusieurs spécialistes.
Boubacar Sidiki Haidara