Patrice Guitey, consultant sportif : « Le départ de Sidy Diallo ne résoudra pas le problème »

Longtemps étouffée, la crise au sein du football ivoirien a fini par exploser. Tandis que certains clubs demandent son départ, le Président Augustin Sidy Diallo joue la montre. Le consultant sportif Patrick Guitey fait un décryptage de la situation.

Cette crise n’est-elle pas le fruit de frustrations longtemps accumulées et noyées par le succès de la génération dorée ?

C’est sûr que la frustration de l’élection perdue en 2011 par le camp opposé à celui de Sidy Diallo et celle de l’Assemblée Générale Élective de 2016, jugée illégale par ce même camp, sont le fruit de ce vent de contestations de la gestion de l’actuel Président de la FIF, qui est loin d’être au-dessus de tout reproche. Augustin Sidy Diallo a certes des actifs quantifiables en terme de résultats sportifs, tels que les victoires aux CAN des Cadets 2013 et Senior 2015, et d’aides financières au développement du football local, et donc des clubs, qui bénéficient de droits TV de plus de 70 millions de francs CFA, là où ils percevaient auparavant 38 millions de francs de subvention. Mais son approche managériale et sa communication, jugée froide voire inexistante, frisent le mépris pour plusieurs présidents de clubs, qui l’accusent d’écarter Jacques Anouma, Roger Ouégnin et plusieurs autres grandes figures du débat autour du football local. L’élimination de la Coupe du Monde 2018 ne saurait seule expliquer cette fronde. Ce serait trop facile et simpliste. Même s’il faut reconnaitre que la fronde a navigué sur cette élimination et la colère palpable de la majorité de l’opinion.

Le 29 décembre 2017, plusieurs clubs ont déposé une requête à la FIF pour l’organisation d’une Assemblée générale extraordinaire en vue de la révocation de M. Sidy Diallo.  Quelles peuvent être les suites de cette saisine ?

Il y a plusieurs cas de figure. Soit l’Assemblée générale extraordinaire (AGE) se tient dans un délai de 30 jours, comme indiqué par l’article 36 des statuts de la FIF, et la majorité des clubs débarquent Sidy Diallo et son Comité exécutif, soit Sidy Diallo réussit à retourner la majorité des clubs en sa faveur pour leur faire renier l’ordre du jour de cette assemblée, sa révocation. Dans ce cas, il poursuivra son mandat jusqu’en 2020. Aujourd’hui, la tendance est de faire partir Sidy Diallo. Reste à savoir si les présidents de clubs, aux avis changeants, garderont la même fougue et leur détermination intacte jusqu’à cette assemblée. À l’heure où nous parlons, le Comité exécutif de la FIF, par voie d’huissier, a exigé les originaux des signatures des pétitionnaires. Une procédure compréhensible, qui pourrait faire gagner du temps à la maison de verre et inverser la tendance. Mais ceux qu’on appelle le « G42 » la contestent et exigent une assemblée à la date du 30 janvier. Ce choc des procédures pourrait créer un bicéphalisme à la tête de la FIF, situation qui amènerait l’une des parties à faire appel à la CAF et à la FIFA pour le règlement du conflit. Ce cas de figure qui ne ferait pas l’affaire de Sidy Diallo, vu ses relations avec ces différentes institutions et après le dernier congrès de la CAF, qui a vu l’élection du Malgache Ahmad Ahmad au détriment d’Issa Hayatou, mentor de Sidy Diallo.

D’anciennes gloires du football ont aussi mis les pieds dans le plat, tançant le président de la FIF. Cela peut-il avoir un impact sur l’état d’esprit des joueurs ?

Chaque acteur du football ivoirien a son avis sur la question et toute crise à un impact sur l’ensemble du paysage. Espérons qu’elle soit minime et qu’elle ne perturbe pas, par exemple, les Éléphants A, qui se préparent pour le CHAN 2018, seule compétition majeure de la sélection ivoirienne en cette année.

En fait, qu’est-il reproché à Sidy Diallo ?

C’est une question qu’il faudrait poser au « G42 ». Selon moi, les reproches ne sont pas précis, trop évasifs ou trop généralistes. L’amateurisme avec lequel est organisé le championnat de football féminin est clairement pointé du doigt. Mais, encore une fois, le choix du sélectionneur, l’absence d’une DTN forte, le coût trop élevé des billets d’avion, l’opacité des contrats, dont celui avec Canal Plus, les difficultés de communication avec le Président de la FIF sont des reproches qui auraient pu et dû être portés en assemblée générale.

Pensez-vous qu’une démission pourrait apporter un souffle nouveau au football ivoirien ?

Sidy Diallo n’est pas prêt à démissionner, il l’a dit. 38 clubs et 4 groupements d’intérêt veulent l’y obliger. Cela accentuera la fracture. Ce n’est pas un nouveau souffle qu’on aura, mais plutôt une nouvelle opposition. Il faut être naïf pour penser que le départ de Sidy Diallo fera entrevoir un football local flamboyant. Il faut une véritable prise de conscience, un changement de comportements, une gestion plus rigoureuse, respectant les textes et éjectant les « mauvais élèves » irrespectueux des cahiers des charges, l’implication des collectivités et une oreille attentive des entreprises privées.

 

Anthony Niamké

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