Saison des pluies: Attention danger!

Avec des canalisations bouchées dans certains quartiers, les Abidjanais retiennent leur souffle à chaque orage

En cette matinée du jeudi 25 mai où les chrétiens célébraient l’Ascension, la pluie qui, depuis la veille s’abattait sur le district d’Abidjan, a provoqué un spectacle désolant. Bilan officiel : 8 morts, des blessés et d’importants dégâts matériels. De quoi donner l’alerte en ce début de saison des pluies, alors que la météo annonce une forte pluviométrie jusqu’à la fin juillet. Les mesures prises entre 2014 et 2015 avaient pourtant permis d’enregistrer zéro mort en 2016. Le gouvernement, dans la foulée, invite les populations installées dans les zones à risques, à quitter les lieux immédiatement, sans pour autant leur proposer un point de chute, encore moins présenter un plan d’évacuation en cas d’urgence. L’alerte est donnée, chacun s’organise comme il peut.

À peine débutée, la saison des pluies a enregistré le 25 mai des pertes en vies humaine, 8 au total, et des dégâts matériels. Une situation qui a conduit le comité interministériel de gestion des crises a inviter les populations à quitter les sites à risques en cette période de pluies diluviennes. « Dans l’immédiat, mais provisoirement », avait lancé le ministre de la Construction, du Logement, de l’Assainissement et de l’Urbanisme, Claude Isaac Dé. Le message a-t-il été reçu ? Pas si sûr, si l’on en juge par le fait que, depuis la semaine dernière, les différents sites concernés abritent toujours des habitants. L’autre question est donc de savoir qui paiera la note de ces déplacements temporaires. Une équation difficile à résoudre alors que la saison des pluies ne fait que débuter et que les caisses de l’État sont mises à rude épreuve, du fait de la chute des revenus du cacao, et des revendications de tous ordres.

 

Recolonisation Aussitôt déguerpies, aussitôt installées, pour ce qui concerne les populations des zones à risques. Pour rappel, en 2014, le gouvernement avait pris des mesures diligentes pour le relogement de 3 310 foyers menacés. L’opération de recasement, qui devait concerner au total 6 000 familles installées dans les zones à risques, a été estimée à 1,5 milliard de francs CFA, dont 900 millions destinés à la relocalisation des foyers victimes, à raison de 150 000 francs CFA par ménage. Le gouvernement va-t-il à nouveau délier les cordons de la bourse ? Pas si sûr, selon des sources proches du comité interministériel en charge de la gestion des crises. Pourtant, certains sites déguerpis à cette période sont à nouveaux occupés. La nature ayant horreur du vide, comme le dit l’adage, « nous avons assisté, impuissants, au retour ou à l’installation de nouvelles familles dans des zones à risques », reconnaît un employé de la mairie d’Attécoubé, qui pose un problème de suivi de l’action gouvernementale. Au niveau du ministère de la Construction, on indique cependant que cette recolonisation est limitée, comparativement aux années précédentes. « Après avoir effectué le déguerpissement des quartiers précaires comme Gobelet et Washington dans la commune de Cocody, des mesures ont été prises pour empêcher toute recolonisation », assure un fonctionnaire de ce ministère.

 

Tous coupables… et innocents Après les morts du 25 mai, les accusations n’ont cependant pas tardé à pleuvoir, les uns et les autres rejetant la faute sur l’autre. Pour le colonel Avogadro Konan Kouakou, chef du département des opérations et de secours à l’Office national de la protection civile (ONPC), « tout ce que nous vivons aujourd’hui est en grande partie imputable à l’incivisme des populations. » Amer, il estime que « les populations considèrent les caniveaux comme des poubelles où elles jettent des pneus, des réfrigérateurs, des sommiers de lit, en somme des objets de tout genre. » Des accusations qui n’ont pas manqué de soulever le courroux de certains habitants des quartiers concernés, qui accusent plutôt les autorités de ne pas prendre les mesures adéquates. C’est ce que pense Nestor Dabiré, vivant à Cocody-Palmeraie, une zone qui a été récemment immergée par les eaux de ruissellement. « Face à de telles situations, tout le monde cherche un bouc-émissaire sur lequel imputer tous les péchés d'Israël. Nous payons à partir de nos factures d’eau et d’électricité pour l'enlèvement des ordures et pour l'assainissement, mais rien n’est fait par les autorités pour nous  débarrasser de ces ordures et curer les caniveaux ! », se plaint-il, invitant le gouvernement à plus d’efforts en matière de curage des caniveaux. Dans un tel climat, les plus exposés ne sont plus seulement, comme par le passé, les populations les plus défavorisées. Les récentes images qui ont fait le tour des réseaux sociaux montrent que des quartiers huppés de Cocody se sont également trouvés sous les eaux, avec des véhicules littéralement avalés, quand d’autres étaient traînés sur près de 20 mètres. Plutôt conciliant, sans dédouaner les populations, ni reconnaître la responsabilité des autorités, le ministre Claude Isaac Dé invite à plus de discipline et au respect de l’environnement, « en évitant de poser des actes qui dégradent le cadre de vie. »

 

Alerte Déjà au début du mois de mai, la Société de développement des aéroports et de la météorologie (SODEXAM) attirait l’attention des populations sur les fortes pluies qui s’annonçaient. Une alerte passée presque sous silence, dans une atmosphère dominée par les tirs de kalachnikovs des mutins revendiquant des primes. Selon la Sodexam, les prévisions annoncent de grosses pluies pour les mois de juin et de juillet. Prévision alarmante pour l’année 2017, quand on sait que des dispositions prises deux années auparavant avaient permis d’éviter des morts en 2016. Le gouvernement s’en était alors frotté les mains, se targuant d’avoir agi avec anticipation, en déguerpissant les populations des zones à risques. Cette année, suite aux morts enregistrées le 25 mai, il a été contraint de donner l’alerte afin de limiter les dégâts pour ne pas avoir à reprendre son plan d’organisation des secours baptisé plan « ORSEC ». Toutefois, pour l’analyste des risques dans les quartiers précaire et sites à risques du district d’Abidjan, le professeur Celestin Hauhouot Asseypo, « tous les quartiers subissent les intempéries mais ne présentent pas la même vulnérabilité. » Rappelant au passage qu’en plus des quartiers précaires, il s’est développé plusieurs zones à risque dans le district d’Abidjan, ce qui est lié à la « croissance rapide et incontrôlée de la ville. » À l'en croire, les quartiers de Cocody, d’Attécoubé, de Yopougon et de Koumassi sont les plus vulnérables. Le climat s’annonce aussi moins clément pour l’intérieur du pays, où les prévisions annoncent également de fortes pluies avec risque de destruction de plantations. Une situation qui contribuerait à mettre davantage à mal la situation économique de la Côte d’Ivoire.

 

Ouakaltio OUATTARA

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