Administration numérique : L’irréversible invasion Ancre

Malgré les efforts, la numérisation de l’administration publique reste un vaste chantier.

Démarrée en 2012 un peu timidement, l’incrustation du numérique dans nos services, aussi bien privés que publics, se fait aujourd’hui à grande échelle. Pour la vieille école tout comme pour la jeune génération, il apparaît clairement que ce n’est plus qu’une question de temps avant que le digital ne soit au centre de tout. Entre adaptation pour les anciens et mise à niveau pour les autres, la marche est irréversible.

Dans un passé récent, l’administration ivoirienne était sujette à plusieurs maux : nombre pléthorique d’agents, vieillissement des infrastructures et des équipements, tracasseries administratives, existence de fonctionnaires fictifs, etc. Devant un tel tableau, les autorités ivoiriennes ne pouvaient qu’agir. En lançant en 2012 le processus de modernisation de l’administration ivoirienne, il s’agissait d’accélérer la transformation numérique de la Côte d’Ivoire et de transformer l’administration publique en une redoutable machine de services, avec une entrée unique et un accès facile pour tous. Mais surtout, pour le gouvernement, la tâche était d’assurer la qualité, la célérité et la transparence dans l’offre de services publics. Aujourd’hui, environ 7 ans après le début de cette nouvelle ère, les choses ont-elles évolué ? Sommes-nous devant l’e-administration tant désirée ? Par-dessus tout, les lourdeurs et la fraude ont-elles cessé ? Pour Jean Euloge Kipeya Soro, Directeur général de l’Agence nationale du service universel des télécommunications - TIC (ANSUT), le bilan à mi-parcours est plus que positif. Du moins à en juger par « l’émulation » et les différentes réalisations en termes de dématérialisation des services au sein de l’administration. « Pour vous faire une idée concrète, je citerai quelques réalisations qui influencent positivement l’administration et le gouvernement de manière globale : interconnexion de la Présidence et de la Primature avec tous les cabinets ministériels, créant ainsi un réseau virtuel de l’administration et construction d’un Datacenter (plateforme d’hébergement des services de l’administration). Déploiement d’une solution de vidéo-conférences pour faciliter les réunions distantes entre ministères, Primature et Présidence, généralisation en cours de la messagerie privée de l’administration pour près de 30 000 utilisateurs, réalisation d’une plateforme de gestion dématérialisée du Conseil des ministres, interconnexion de centres de santé dans le cadre de la E-Santé, interconnexion des universités de Côte d’Ivoire avec le déploiement d’une plateforme d’enseignement à distance entre ces structures dans le cadre de la E-Education, etc.», énumère Jean Euloge Kipeya Soro. L’ANSUT s’est beaucoup investie dans la vulgarisation des TIC, à travers la mise en œuvre de mesures de défiscalisation des équipements informatiques, de déploiement du projet « 1 Citoyen, 1 Ordinateur, 1 Connexion Internet » et par la construction de cybercentres afin de permettre l’accessibilité dans le cadre du service universel aux populations rurales.

Vers une e-administration Chaque jour, de plus en plus d’infrastructures viennent consolider le paysage numérique, dont la construction d’un réseau national haut débit en fibre optique de près de 7 000 km. « Aujourd’hui, il faut le reconnaître, nous avons fait un pas important dans la marche vers le numérique », se réjouit Alhouceine Sylla, le Président de l’Association des professionnels des ressources humaines de Côte d’Ivoire (APRHCI), qui en veut pour preuve la célérité constatée dans de nombreuses procédures administratives. Ce qui n’était pas le cas avant. « Tout est devenu plus simple, parce qu’on ne déplace plus les usagers d’un bout du pays à l’autre pour faire établir un simple document », ajoute le président de l’APRHCI. La mise en place par le ministère de la Modernisation de l’administration d’un outil performant y est pour quelque chose. Il s’agit du Système intégré de gestion des fonctionnaires et agents de l’État (SIGFAE). Il a pour but de gérer la carrière de tous les fonctionnaires et agents de l’État, depuis leur recrutement jusqu’à leur départ en retraite. Selon Sékou Konaté, Sous-directeur des ressources humaines au ministère en charge de l’Économie numérique, c’est un outil qui facilite la communication et l’interaction avec le ministère de la Fonction publique concernant toutes les étapes de validation du recrutement d’un fonctionnaire. Le SIGFAE permet d’éviter des déplacements inutiles, de supprimer la paperasserie administrative et de lutter contre la corruption, selon ses initiateurs. Il raccourcit les étapes et les délais de traitement des dossiers administratifs, avec en prime une économie considérable réalisée sur les coûts liés au déplacement vers la fonction publique et à la consommation de supports papier. Enfin, il permet de donner ou d’avoir accès à l’information concernant la situation administrative des agents, en tout lieu et à tout moment. « C’est une avancée pour les Ivoiriens, vu sur ce plan. Lorsque nous avons besoin d’informations, aujourd’hui tout est en ligne. Il suffit de se rendre sur les sites des ministères pour s’informer. Avant, vous aviez besoin d’une convocation physique pour vous rendre quelque part, cela se fait aujourd’hui sur le site internet. C’est plus dynamique. Surtout au niveau de l’archivage, il y a eu de gros progrès dans notre administration », salue Apollinaire Tapé Djédjé, Président de la Confédération des syndicats des fonctionnaires de Côte d'Ivoire (COSYFOCI). La direction des concours du ministère de la Fonction publique s’est vu décerner en 2017 le Prix africain du meilleur administrateur des services publics pour les réformes engagées dans l’organisation des concours administratifs au fil des trois dernières éditions. Brice Kouassi, le Directeur général de ce service, a été récompensé pour l’informatisation des processus d’organisation des concours administratifs, avec des feuilles de copies codifiées, pour la nouvelle structuration d’organisation desdits concours, ainsi que pour la déconcentration de l’organisation, qui a permis à l’administration de se rapprocher de ses usagers. Les concours comme celui de la meilleure administration numérique sont autant de progrès dans la marche vers l’e-administration.

Marche irréversible « Que vous le vouliez ou pas, vous êtes rattrapés par cette vérité qu’est le numérique. Que ce soit dans les entreprises de presse, les établissements scolaires ou l’administration publique ou privée, le papier tend à disparaître », ajoute M. Sylla. Mais tout n’est pas parfait. Au niveau du SIGFAE, par exemple, Sékou Konaté note que les obstacles portent sur les aspects techniques, infrastructurels et humains. Il faudrait poursuivre, à l’entendre, l’équipement des services en matériels informatiques et jouir d’une plus large connexion à l’Internet. Les capacités des gestionnaires des ressources humaines doivent être renforcées pour une meilleure maîtrise du système. « Aujourd’hui, c’est le problème majeur. Les fonctionnaires ne sont pas formés à la maîtrise de l’outil informatique. Dans les bureaux, on manque d’ordinateurs et d’accès Internet », renchérit Apollinaire Tapé Djédjé. Et surtout, pour le Président de la COSYFOCI, il y a un aspect sur lequel les usagers ne parviennent pas encore à s’accorder avec les dirigeants. Il s’agit de la lutte contre la fraude. « Pour nous, il n’y a absolument aucun lien entre l’informatisation de l’administration et la lutte contre la fraude. Parce que la fraude continue malgré les progrès observés dans la modernisation de l’administration », fait-il savoir. Pourtant, l’informatisation a permis de réduire considérablement le nombre de fonctionnaires fictifs et permet une traçabilité de l’évolution des fonctionnaires. Mais le gouvernement n’entend pas s’arrêter en si bon chemin. Des travaux importants sont en cours pour élever le niveau de maturité numérique de la Côte d’Ivoire et faciliter l’ensemble des démarches administratives. Selon Ibrahim Lokpo, Directeur général de la Modernisation de l’administration, il s’agira de poursuivre le travail : faire la promotion de la culture TIC dans l’administration, continuer la dématérialisation des échanges et promouvoir un référentiel commun en matière de système d’information. « C’est juste une question de temps. Nul n’échappe au numérique », conclut de fort belle manière Alhouceine Sylla. Pour l’État, il faudra donc faire en sorte que chaque citoyen, dans le moindre mètre carré du pays, soit confronté aux datas. Il faudra faire de l’avènement du numérique une véritable invasion.

Raphaël TANOH

 

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