Saison des pluies : Voiries en danger

Les routes continuent d’être inondées pendant la saison de pluies, malgré d’importants investissements.

Malgré les efforts du gouvernement pour améliorer le réseau routier ivoirien et offrir aux populations un cadre de vie agréable, les inondations de voies pendant la saison des pluies continuent de ternir le tableau. Les premières précipitations de cette année l’ont encore démontré. Une situation qui a poussé certains Ivoiriens à parler de « goudron effervescent » en parlant du bitume détérioré de certains endroits de la capitale économique.

Après la pluie, ce n’est pas tout à fait le beau temps partout à Abidjan. Au Plateau - Dokui, le rond-point de l’Allocodrôme est encore inondé. Le petit terre-plein a complètement disparu sous une mare d’eau qui ruissèle vers le zoo. On se met en longues files indiennes pour tenter de traverser là où c’est le moins profond. Leurs chaussures en main, un groupe de femmes a repéré une partie du trottoir intacte. Pour franchir le petit marigot sans s’embourber, un pick-up arrive en même temps, pédale au plancher. Les passantes tentent de s’écarter au dernier moment, mais trop tard. Elles sont éclaboussées jusqu’aux cheveux. Les salves de mots acerbes ne changeront rien à leur situation. Pour ceux qui se rendent  au Mahou, le plus dur est à venir. La ruelle rectiligne qui mène au carrefour Sainte-Monique boit la tasse. Les canalisations, repues de sable, ne peuvent plus contenir l’eau de ruissèlement. Elles régurgitent le trop plein sur la chaussée. Les riverains ont fini par s’y habituer. Depuis maintenant plusieurs années, ils observent la scène sans même rechigner. Les commerçants se contentent d’attendre une à deux heures que l’eau sèche pour ressortir leurs étals. Lorsque le soleil reviendra, comme d’habitude, la rue sera ensablée. Et des bonnes dames viendront avec des balais et des pelles pour la désensabler et sauver le bitume. Mais, en attendant, c’est l’eau qui règne en maitre. Un peu plus loin, le Mahou est méconnaissable à divers endroits. Malgré les récents travaux d’assainissement au niveau de la pharmacie et quelques mètres avant la mosquée, la chaussée est inondée pour les usagers qui veulent se rendre du côté du 22ème arrondissement d’Angré.

Sous les eaux  Le spectacle est le même dans plusieurs rues de la ville d’Abidjan, avec des carrefours immergés sous de petits lacs artificiels. Les automobilistes les plus courageux se lancent parfois dans ces étangs hostiles, dont la profondeur peut engloutir une berline jusqu’au moteur. Seuls les tout-terrains osent les franchir, avec parfois des vrombissements qui découragent les propriétaires de petits véhicules. C’est un spectacle effroyable, qui en crée d’autres. Pour certains observateurs, c’est la faute à l’eau, qui n’arrive plus à trouver son chemin parmi des ouvrages d’assainissement vétustes et vandalisés. En outre, le spectacle avilissant qu’ils vivent à chaque averse n’est l’apanage d’aucune commune. Une grande partie des quartiers de la capitale économique, des plus huppés aux plus modestes, subissent des inondations à chaque fois qu’il tombe des cordes. Le carrefour de l’Indenié (Cocody - Plateau), le feu avant l’Aip (Plateau), Koumassi remblais, Riviera « Orca Deco », plusieurs zones de la commune de Yopougon, etc. Énumérer ces sites  revient à égrener un long chapelet. « Ce sont des désagréments qui nous empêchent de travailler. Surtout au niveau de la Riviera et du carrefour de l’Indénié », se plaint Drissa Diaby, le Président des taxis-compteurs de Côte d’Ivoire. « Quand il pleut, nos recettes sont en danger, parce que plusieurs routes sont sous l’eau, tout cela à cause des ouvrages qui ne fonctionnement pas ». Tout comme lui, ce sont des dizaines d’usagers qui broient du noir pendant cette période de fortes averses.

À qui la faute ? « Lorsque les ouvrages d’assainissement sont agressés, vous vous retrouvez forcement avec des routes inondées », explique Jean Roger Boto, l’adjoint au maire de Treichville chargé des questions de salubrité. Contrairement aux autres communes, ses routes respirent la santé. « Nous avons toujours veillé jalousement sur le système d’assainissement. Il y a des comités de gestion qui ont été créés à Treichville et qui sont chargés d’entretenir ces ouvrages », ajoute-t-il fièrement. Salif Coulibaly, le résident du maire d’Attecoubé qui s’occupe des questions d’assainissement, va plus loin. « Il faut veiller à ce que les gens ne construisent pas sur les ouvrages, comme nous l’avons fait ici à Attécoubé. Lorsqu’il y a des inondations de voies, c’est de ce côté-là qu’il faut toujours regarder ». Avant de poursuivre : « nous, les collectivités, avons un rôle d’accompagnement dans la politique d’assainissement des communes et il faut veiller à cela ». Pour la plupart des usagers interrogés, la faute incombe aux ouvrages d’assainissement, qui ne jouent plus leur rôle. « Allez à Abobo, partout où il y a des problèmes d’inondations, vous verrez que les caniveaux sont bouchés », s’insurge Ali Bamba, coordinateur de l’Association des frères d’Abobo rond-point. Les caniveaux ne sont pas fermés par endroits, alors qu’il faudrait le faire. Conséquence, ils se bouchent facilement ». L’autorité en charge de cette besogne est l’Office national de l’assainissement et du drainage (Onad), dirigé par Amara Sanogo. « Depuis le mois de février, nous avons débuté les travaux de pré-saison et ils ont pris fin en avril dernier. L’Onad a toujours respecté cela, dans l’optique d’éviter les inondations récurrentes de nos routes », explique Max Guichy, responsable du service communication de la structure. Ces travaux sont, entre autres, le curage des cuvettes et des caniveaux. « Les gens disent que les voies sont inondées, mais il y a du bon travail qui a été fait, comparativement aux années passées. Au niveau de la Riviera Bonomin, par exemple, la voie n’est plus envahie par l’eau quand il pleut, parce que le curage est fait correctement dans la cuvette qui s’y trouve. C’est pareil dans plusieurs points d’Abidjan », se défend notre informateur. Si le boulot est fait correctement, pourquoi assiste-t-on toujours à ces scènes de routes submergées, sous les eaux, dans certaines communes ? « Nous l’avons toujours dénoncé. L’incivisme des populations est à la base de ces désagréments. L’Onad fait régulièrement le curage des caniveaux. Mais, dès que cette opération est terminée, les gens viennent y jeter leurs ordures. Dans certains quartiers, on n’hésite même plus à construire sur les ouvrages d’assainissement. C’est pour cela que nous demandons aux populations de dénoncer les responsables. Si vous avez un voisin qui fait cela et qui provoque des inondations, appelez-nous, nous allons démolir la construction en question », interpelle une collaborateur du directeur général de l’Onad. Il n’est pas le seul à abonder dans ce sens. Au ministère des Infrastructures économiques, il y a déjà un bon moment qu’on a pris la mesure de la situation. Fin 2017, alors qu’il se présentait devant le Parlement ivoirien, le ministre Amédée Koffi Kouakou annonçait un investissement global de plus de 3 500 milliards de francs CFA du gouvernement pour améliorer les infrastructures routières. Le programme routier prévoyait la construction de 100 km d’autoroutes, la réhabilitation de 4 560 km de routes existantes et la construction de 1 300 kilomètres de routes neuves. « Le Président de la République met l’accent sur les infrastructures routières. Et, vous pouvez le remarquez, l’autoroute du Nord, le boulevard Latrilles, la route du zoo, etc., ont déjà été réhabilités dans le cadre de cette politique. Le ministre a effectué des visites de chantiers, notamment à Attecoubé. Ces routes sont de bonne qualité, parce que les marchés sont passés en bonne et due forme », affirme un membre du cabinet du ministre. Et, selon lui, même si la qualité des routes a souvent été critiquée dans ces cas d’inondation, la situation s’est nettement améliorée depuis.

Raphaël Tanoh

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