Nouvelle CNI : Le compte à rebours lancé

Lancé au mois de janvier avec la phase-pilote, le processus de renouvellement et de production des cartes nationales d’identité (CNI) est généralisé depuis le 17 février. Mais des obstacles subsistent. À environ 7 mois de la présidentielle, c’est la course contre la montre pour tenir les délais. Les longues files d’attente, les ordinateurs des recenseurs qui « plantent », les difficultés d’accès à Internet dans certaines zones et, pour couronner le tout, le nombre insuffisant des centres d’enrôlement en rajoutent aux difficultés. Les partis politiques entrent dans la danse et bataillent autour du coût de l’opération. Chacun, en fonction de son bord, tente de récupérer un processus en théorie banal, mais qui a fini par devenir un enjeu politique.

Après moult tractations, doléances et promesses, l’opération de renouvellement des cartes nationales d’identité (CNI) a finalement démarré le 17 février. Tous les Ivoiriens d’au moins 18 ans peuvent se rendre dans les centres dédiés pour se faire établir, ou ré-établir, une pièce d’identité. Si beaucoup sont parvenus à se faire enrôler, il faut dire que les difficultés rencontrées par certains usagers inquiètent. C’est notamment le cas de Marceline. Cette jeune dame dit s’être rendue au centre d’enrôlement du Palais de l’Unité, à Abobo-Baoulé, pour le renouvellement de sa  CNI. Mais l’agent qui l’approche pour le « checking », ne la rassure pas. « Il m’a dit que ma carte n’avait pas été authentifiée. Elle était démagnétisée », explique Marceline. On la renvoie à l’Office national d’identification, au Plateau, pour régler le problème.  Tout comme Marceline, Bamba a lui aussi été confronté à des difficultés à Adjamé. Quand il a voulu payer sa quittance en ligne, sa puce téléphonique a planté. « Quand je suis allé sur le site www.rnpp.ci pour l’achat de timbre via Orange money, on m’a envoyé un message pour me dire que mon numéro n’était pas habilité à faire des transactions. Pourtant, je venais de faire un retrait puis un dépôt de fonds dessus! Les agents d’enrôlement m’ont demandé d’aller régler le problème dans une agence Orange. Le technicien sur place m’a fait comprendre que mon numéro n’avait aucun problème. Alors je suis retourné au centre d’enrôlement où les agents me font croire que la difficulté n’est pas à leur niveau. Il a fallu finalement que je change de puce », relate-t-il. Selon lui, le problème du réseau mobile fait partie de l’équation. À l’intérieur du pays, de nombreux citoyens broient du noir. Le centre d’enrôlement pour la carte nationale d’identité de la sous-préfecture de Nassian, par exemple, fonctionne avec un seul agent, le deuxième ayant été réaffecté à Téhini, où un centre a été ouvert. Le seul agent présent doit donc simultanément répondre aux questions des requérants venus se renseigner et procéder à l’enrôlement. En plus du déficit en ’agents, selon nos sources, plusieurs anciennes cartes d’identité ne sont pas reconnues par les machines parce qu’elles auraient été démagnétisées.

Difficultés Seuls le renouvellement des cartes magnétisées et les nouvelles demandes sont enregistrés. La lenteur des machines exaspère. Mêmes cas de figure dans le Tonkpi. Ils sont nombreux dans cette région à déplorer la trop grande dépendance de l’opération aux réseaux Internet. « C’est vrai que nous sommes pour l’évolution technologique et la célérité des opérations, cependant, quand le réseau mobile est défaillant, tout le système est bloqué. On ne peut même pas acheter de timbres. C’est pourquoi nous souhaitons que, pour nos parents qui ne savent ni lire ni écrire, ainsi que pour ceux qui sont dans les zones rurales reculées, nous ayons la possibilité d’acheter les timbres auprès des agents de l’Office national de l'état-civil et de l'identification de Côte d'Ivoire (ONECI) ou auprès des services du Trésor public », affirme Mohamed, un résident de Man que nous avons réussi à joindre. Et de poursuivre : « ici, ils sont nombreux ceux qui ont fait les demandes de nouvelles CNI ou de duplicatas depuis six mois, voire trois ans et plus, mais qui ne sont jamais rentrés en possession de leurs documents. Pourtant, ils se sont acquittés de tous les frais. Parallèlement à cela, il y a plus de 5 000 cartes, dont celles de 2008 et 2009, qui sont stockées dans les services de l’ONECI, à la sous-préfecture, qui attendent leurs propriétaires ». Face à toutes ces difficultés, le Coordonnateur régional de l’ONECI, Abdoulaye Bakayoko, se veut rassurant. « Toutes les difficultés liées au processus d’identification sont en train d’être découvertes et levées au cours de cette phase-pilote qui connait d’ailleurs une prolongation. Actuellement, tout se passe bien. Les opérations se déroulent comme il se doit et nous comptons délivrer les CNI dans les délais prescrits ». D’après le haut cadre, des bureaux d’enrôlement sont installés dans tous les départements et les sous-préfectures pour rapprocher davantage les services de l’ONECI des populations. C’est cela la volonté politique des autorités.

Attentes Des assurances que le Directeur général de l’ONECI, Kafana Gnenin, avait déjà apportées. En plus des 6,3 millions d’Ivoiriens détenant une CNI depuis l’opération de masse de 2009, il est question d’enrôler les nouveaux majeurs, les majeurs n’ayant pas de CNI, les personnes qui ont été naturalisées, etc. M. Kafana assure notamment que les CNI seront disponibles 45 jours après l’enrôlement, grâce à un dispositif technologique de pointe, qui a été testé durant la phase-pilote. Le processus, dit-il, commence par le paiement en ligne, sur le site www.rnpp.ci, du droit de timbre, fixé à 5 000 FCFA. Le pétitionnaire peut se rendre ensuite dans le centre d’enrôlement de son choix pour le renouvellement. Il devra présenter le reçu de paiement du timbre et l’ancienne CNI ou sa photocopie. Pour toute nouvelle demande, il est exigé, outre le reçu du timbre, un certificat de nationalité, nouvelle formule, de moins de deux ans et une copie de l’extrait d’acte de naissance de moins de trois mois.

Mais ce n’est pas le processus qui pose problème. « L’attente est trop longue sur les sites », déplore Marius Comoé, Président du Conseil national des organisations de consommateurs de Côte d'Ivoire (CNOC – CI). Et le président de la CNOC-CI d’ajouter : « vous avez 118 centres d’enrôlement pour une population ciblée de 11 millions de personnes. En 2009, il y avait des milliers de centres. Malgré cela, des problèmes subsistaient. Comment voulez-vous qu’avec ces 118 contres les choses se passent bien ?». Une problématique que partage Me Yacouba Doumbia, Président du Mouvement ivoirien des droits humain (MIDH). « Beaucoup d’Ivoiriens n’ont pas aujourd’hui de carte nationale d’identité, un document qui leur permet de tout faire, depuis les retraits bancaires jusqu’aux voyages, en passant par les votes. Vous comprenez que c’est une question sensible. Il faut donc éviter de politiser l’affaire », ajoute-t-il. Pour le MIDH, vu que l’on a échoué à faire baisser le coût du renouvellement de la carte d’identité, il faut faciliter son acquisition avant l’élection présidentielle d’octobre prochain. « Il est important d’augmenter le nombre de centres d’enrôlement et de faire en sorte que les populations qui sont en brousse et qui n’ont pas accès à Internet puissent avoir leurs documents », propose-t-il. Tout comme lui, le Président du CNOC-CI rappelle que les crises en Côte d’Ivoire ont toujours eu pour origine des problèmes identitaires. Mais à l’ONECI on est moins alarmiste. Tous les problèmes relevés, d’après un proche collaborateur du Directeur général, ont été réglés ou sont tout simplement en train de l’être. « Le cas de Man, par exemple, date de janvier. Les difficultés relevées ont été corrigés. Et l’ONECI sera dans les temps pour la production et le renouvellement des cartes d’identité, avec la technologie et le processus actuel », promet-il.

Raphaël TANOH

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