ONUCI : Compte à rebours enclenché

Les dernières troupes militaires de l’ONUCI font leurs adieux aux populations

Dans quelques semaines, précisément à la fin du mois d’avril, il ne restera plus que 159 civils de l'Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (ONUCI), dont 148 exclusivement chargés de la fermeture de la mission. La Représentante spéciale du secrétaire général des Nations unies pour la Côte d’Ivoire, Aïchatou Mindaoudou Souleymane, a annoncé devant le Conseil de sécurité que les 61 bureaux de terrain (civils, militaires et de police) seraient totalement fermés le 15 février. Le départ définitif, prévu pour fin juin 2017 se précise donc, mais il se fera dans un contexte d'incertitudes.

Les récentes mutineries au sein de l’armée ivoirienne, en janvier et février, ne devraient rien changer au départ annoncé de l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (ONUCI). Pour preuve, dans son dernier rapport sur la situation en Côte d’Ivoire devant le Conseil de sécurité, le 8 février dernier, la patronne de l’ONUCI, Aïchatou Mindaoudou, s’est voulue claire sur la question : « Les mutineries ne sont pas le symptôme d'un manque de stabilité (…). La stabilité et la sécurité sont de retour en Côte d'Ivoire. Les mutins réclament des primes, mais ils ne remettent pas en cause les institutions. ». Certes, mais selon certains observateurs, des inquiétudes planent sur l’héritage que cette institution laisse à la Côte d’Ivoire. En effet, les revendications et mutineries dans plusieurs corps de l’armée ont rappelé aux populations les mauvais souvenirs de la décennie 2000, et alerté l’État au plus haut niveau.

 

Départ millimétré Dans les couloirs de l’hôtel Sobroko abritant le siège de l’ONUCI, on ne veut laisser échapper aucun détail. La mission est achevée et les valises se font au fur et à mesure, au grand dam des employés locaux soucieux de leur devenir après, pour les plus anciens, 14 ans de service. Sur le terrain, depuis la fin de la crise, les différents contingents militaires n’étant plus sous pression, se tournaient les pouces, allant jusqu’à s’offrir des balades touristiques au cours de leurs adieux aux populations qu’ils côtoyaient. Si les Véhicules avant blindés (VAB) estampillés UN ont quasiment disparu du paysage, ceux de type 4X4 se font plus discrets. La date du mercredi 15 février marquant la fermeture de 61 bureaux, tant civils que militaires, sur l’ensemble du territoire national, devra donner un coup d’accélérateur à ce processus. L’hôtel Sebroko restera ainsi le seul bureau fonctionnel avec 159 civils jusqu’au 30 juin, dont principalement le personnel administratif et celui de la radio ONUCI FM.

 Success story ? En novembre 2015, le Président Alassane Ouattara, après une élection présidentielle sans heurts, avait pour la première fois plaidé pour la fin de la mission de l’ONUCI entre 2017 et 2018. Cette décision avait été accompagnée d’une vaste opération de promotion des succès de l’ONUCI, tant par son chef, que par le gouvernement, qui n’hésitait pas à mettre en avant, à chaque occasion, les avancées en matière de paix et de sécurité. Ce lobbying intense avait fini par porter ses fruits quelques plus tard. En avril 2016, le Secrétaire général de l’Organisation des nations Unies (ONU), Ban Ki Moon, avait révélé la décision de réduire la taille de la mission en Côte d’Ivoire et de procéder à sa fermeture définitive en juin 2017. Mieux, il avait indiqué dans son rapport qu’ « aucune autre mission ne lui succédera, étant donné la trajectoire positive de la Côte d’Ivoire. » 

À quelques quatre mois du départ effectif, Aïchatou Mindaoudou reste confiante, mais prudente. D’où son appel aux partenaires de la Côte d’Ivoire pour qu’ils poursuivent leur appui aux efforts déployés par les Ivoiriens, mais aussi et surtout, à très court terme, pour qu’ils accompagnent la mise en œuvre du plan de transition en finançant les activités identifiées pour consolider les acquis du maintien de la paix obtenus par l’ONUCI pendant ces quatorze années de présence. « C’est seulement à ce prix-là que l’intervention des Nations unies en Côte d’Ivoire, à travers l’ONUCI, sera  une success story à tous points de vue », avait-elle affirmé.

 Le défi de l’armée Le départ des troupes onusiennes intervient pourtant dans un contexte où, même si les fondements de la République ne sont pas officiellement mis en cause, ils ont été ébranlés. Cela démontre que la paix reste encore fragile et que le « recours aux armes et la rançon du pays », selon l’expression de Koffi Annan le 10 février dernier, sont devenus des moyens pour les militaires ivoiriens d’exprimer leurs doléances. Sauront-ils sauvegarder le climat de paix et pour combien de temps ? Pour l’heure, le gouvernement, dans sa loi de programmation militaire 2016-2020, tente de répondre à cette question en dégageant un budget pour répondre aux revendications exprimées, la formation des troupes, la réduction des effectifs, etc. La mise en œuvre effective de cette loi budgétivore (2 253,6 milliards de francs CFA sur 5 ans) devra permettre à l’armée de devenir « plus professionnelle et plus responsable », avait laissé entendre le ministre en charge de la Défense, Alain Richard Donwahi, lors de ses tournées dans les casernes pour s’enquérir des conditions de vie et de travail des soldats à la fin du mois de janvier. Un défi qui ne sera pas facile à relever, dans la mesure où pendant que les soldats réclament plus de grades, le gouvernement déplore déjà une répartition des effectifs en déphasage avec les normes admises. Selon la loi de programmation militaire, pour 24 300 hommes, on compte 1 301 officiers (5,55%), 7 448 soldats de rang (31,78%), alors que les sous-officiers sont surreprésentés avec 62,67%, représentant 14 685 personnes. Des chiffres qui ne tiennent pas compte des près de 10 000 ex-combattants laissés pour compte, et qui peuvent s’inviter à tout moment dans le débat politico-militaire.

Une équation que le gouvernement devra résoudre afin de préserver ce lourd héritage de paix qu’il s’est donné du mal à construire, six ans après la fin d’une crise de plus de dix ans. Nul doute qu’après le départ de l’ONUCI, le redoutable défi de maintenir cet héritage échoira aux seules autorités nationales.  

 

 

Ouakaltio OUATTARA

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