Chaînes tv : concurrence à l'horizon !

Une concurrence longtemps attendue par les téléspectateurs ivoiriens.

En février 2015, la Haute autorité de la communication audiovisuelle (HACA) rendait publique la liste des opérateurs qui exploiteront le filon de la distribution de chaînes de télévision par câble ou par satellite en Côte d’Ivoire. Les trois nouveaux entrants tenteront ainsi de séduire les clients de Canal+, mais surtout d’en attirer d’autres, notamment parmi les nombreux abonnés frauduleux. Pour faire face à cette concurrence, la filiale du groupe Vivendi, qui totalise vingt ans de présence en Côte d’Ivoire, n’a pas attendu pour s’adapter. Offres promotionnelles, baisse du prix des abonnements, politique de proximité, lancement de nouveaux produits, tout y passe. Reste à savoir si les acteurs de ce marché lucratif sauront faire face au piratage.

Après vingt ans de présence en Côte d’Ivoire, le groupe Canal + compte un peu plus de 300 000 abonnés, sur plus de 4 millions de ménages, dont 44 % disposent d’au moins un poste téléviseur, selon les chiffres de l’Institut national de la statistique. Un faible taux d’abonnement, 15%, qui est pourtant l’un des plus élevés d’Afrique. Ce taux s’explique par le fait que pendant longtemps, les frais d’abonnement et de réabonnement n’étaient pas accessibles, ce qui a favorisé l’organisation d’un vaste réseau de piratage, baptisé «Canal araignée». Cette pratique résiste, malgré des descentes parfois musclées de la police dans certains quartiers d’Abidjan. Depuis peu, Canal+ a lancé des campagnes pour se rapprocher des téléspectateurs en réduisant les prix, tout en ouvrant plusieurs boutiques de proximité. Tout cela sous la pression de l’arrivée prochaine de nouveaux opérateurs, qui devraient mettre fin à 20 ans de monopole.

Bousculer le géant
Ils sont trois à avoir déboursé une caution de 100 millions de francs CFA, afin d’exploiter un réseau de distribution de services de radiodiffusion sonore et de télévision par câble ou par satellite. Il s’agit du groupe chinois StarTimes, d’Akwaba Télé, filiale du Japonais Strong Technologies, et de TV-Com Côte d’Ivoire, quant à elle filiale du Béninois TV-Com. Fort d’une trentaine de chaînes, StarTimes est déjà opérationnel dans 16 pays du continent et compte s’installer à la fin septembre en Côte d’Ivoire, se présentant comme le principal concurrent de Canal+. Cet opérateur annonce des décodeurs à 5 000 francs CFA, contre 15 000 pour Canal+. Et compte fixer l’abonnement mensuel pour le bouquet de base autour de 1 000 francs CFA, contre au moins 5 000 pour son concurrent français, à qui il devrait disputer les programmes sportifs, qui permettent de recruter de nombreux abonnés. Avec ses sept chaînes dédiées au sport, l’opérateur chinois détient l’exclusivité sur le continent africain, pour cinq ans, de la diffusion de la Bundesliga (championnat allemand de première division) et du Championnat international des clubs. Il a aussi obtenu les droits pour diffuser la Ligue 1 française, la Série A italienne, et la Super League chinoise pour trois années consécutives au sud du Sahara. Même si on garde la tête froide dans les couloirs de Canal+ à Abidjan, ses dirigeants ont déjà préparé l’offensive. Après la création en 2015 de la chaîne A+, dont le contenu est typiquement africain, le groupe a signé le 9 septembre, avec la Fédération ivoirienne de football (FIF), un accord pour la diffusion, le développement et la promotion du championnat ivoirien, lequel occupe la 6ème place sur 54 pays au classement de la Confédération africaine de football (CAF). Face à ces deux poids lourds, Akwaba Télé SA et TV-Com Côte d’Ivoire SA, moins dotés financièrement, font figure de petits poucets, et auront fort à faire pour glaner des parts de marché.

L’araignée en danger
L’ouverture à la concurrence viserait aussi à limiter les installations de décodeurs frauduleux. Pour rappel, de juin 2014 à mai 2016, 32 opérations menées par la section de recherche de la Gendarmerie nationale ivoirienne ont permis de saisir 669 décodeurs de Canal+, 1 717 décodeurs divers, 553 cartes Canal+, 2 379 cartes diverses et 2 215 accessoires, à Abidjan. Du matériel qui servait des abonnés frauduleux, dont l’effectif est estimé à environ 1,8 million de personnes, révélait le responsable anti-piratage de Canal+ Overseas, tout en déplorant un «préjudice de 54 mil- liards de francs CFA» de juin 2014 à mai 2016. Selon ce dernier, la Côte d’Ivoire se classe en tête des pays africains en matière de fraude, suivie par le Cameroun et le Sénégal. Pour Serge Konan, un abonné à «Canal araignée», une seule raison explique la ruée des Ivoiriens vers cet abonnement frauduleux : « les prix de Canal+ restent encore hors de portée pour de nombreux Ivoiriens ». Fan de sport, il ajoute qu’il lui est impossible de payer 18 000 francs CFA chaque mois pour s’offrir les programmes des grands championnats. « Pourquoi débourser plus, lorsque j’ai les mêmes privilèges pour 3 000 francs CFA?», s’interroge-t-il. La concurrence pourra-t-elle mettre fin à cette pratique ?

« Pas si sûr », pense, pour sa part, Alain Tizié, distributeur de chaînes satellitaires dans la commune d’Abobo. Il révèle avoir 25 abonnements de formules différentes et avec toutes les options. « Tout repose sur l’offre. Et des clients voudront avoir la possibilité d’être connectés à différents bouquets pour plus d’options, à moindre coût », ajoute-t-il. Mais pour Elie Abour- rousse, PDG de Strong Technologies, la maison mère d’Akwaba Télé, si les opérateurs pirates ont démocratisé l’accès à la télévision via satellite, ils ont aussi contribué à l’ouverture du pays sur le monde des distributeurs légaux d’équipements audiovisuels et de télé-satellite. À Abidjan, au mois de juin dernier, en compagnie de Karim Soubra, directeur général d’Akwaba Télé, il affichait son objectif, qui n’est autre que de « légaliser les activités de distribution de la télévision à péage, et ce à travers la création d’une structure officielle ». La RTI dans la concurrence Avec ses programmes RTI-Music, RTI-Sport, qui seront des chaînes à part entière, la Radiodiffusion télévision ivoirienne (RTI) envisage également de lancer une chaîne d’information en continue, à l’image des groupes français Canal+ (I Télé), TF1 (LCI), et plus récemment France Télévision (France Info). La Télévision numérique terrestre (TNT) lui offrant cette possibilité, la RTI ne compte pas être en marge. En tête de l’audimat en Côte d’Ivoire, elle ne veut pas perdre cette audience, encore moins ses annonceurs. Une audience que tenteront de conquérir les autres bouquets, auprès de téléspectateurs ivoiriens qui ont déjà du mal à payer pour regarder des chaînes de télévision.

Ouakaltio OUATTARA

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