Sécurité : Abidjan retient son souffle

La question sécuritaire préoccupe au plus haut niveau les autorités ivoiriennes

Après la fin de la crise politico-militaire en 2011, le climat sécuritaire n’avait jamais été autant tendu durant presqu’une année entière. Suite aux pressions de militaires mutins en janvier et en mai, le pays fait face depuis le mois de juillet à des attaques de commissariats, et à une montée en puissance de la violence urbaine attribuée à des « enfants en conflits avec la loi. » Dans cette atmosphère déjà tendue, les forces de l’ordre ont annoncé, le 27 septembre dernier la découverte d’une cache d’armes en plein cœur d’Abidjan. De quoi inquiéter les habitants de la capitale économique confrontés à des opérations de rafles générales régulières et de descentes musclées de la police à la recherche de fumoirs dans certaines communes. Le tout couronné par une sortie récente des ex - combattants qui réclament toujours des primes au gouvernement ivoirien. Cocktail Molotov, pour une année 2017 qui n’a pas encore fini son cours.

Les autorités ivoiriennes ne tarissent pas pour autant d’éloges pour le système sécuritaire mis en place depuis 2011. Le départ des troupes de l’organisation des nations unies (ONU) en juin dernier, a également apporté de l’eau au moulin de ces derniers, conférant à la Côte d’Ivoire un statut de pays stable et en sécurité. L’entrée du pays au conseil de sécurité, célébrée presqu’avec faste, cache pourtant mal une insécurité presque quotidienne dans les rues d’Abidjan et amplifiée par les réseaux sociaux. Les évènements d’insécurité se suivent et s’entrechoquent depuis le début de l’année. Après les mutineries, la Côte d’Ivoire fait face désormais à des attaques de postes de sécurité. Cinq enregistrées en trois mois. Et les agents de force de l’ordre doivent faire face au phénomène des enfants en conflit avec la loi baptisés « microbes » contre qui les « opérations éperviers » s’intensifient et se multiplient sans pour autant parvenir à y mettre fin.
 
Epée de Damoclès École de police de Cocody, Azaguié, Fresco, Adzopé, Songon et dernière en date, Abobo. Les attaques sporadiques se suivent avec presque le même mode opératoire. Principale cible, les commissariats et les brigades de gendarmerie. Abidjan n’a pas tardé à pointer du doigt des exilés proches de l’ancien régime de Laurent Gbagbo contre qui le gouvernement annonce d’ailleurs des mandats d’arrêt. « Pour l’instant ce n’est pas encore le cas » révèle une source judiciaire, « les preuves continuent d’être collectées et la justice veut monter un dossier solide avant de réclamer les instigateurs qui sont hors du pays » précise cette source. Après plusieurs arrestations, des armes saisies, parfois abandonnées, une source sécuritaire pense que l’attaque du commissariat du 34 è arrondissement n’est pas liée aux précédentes. Il s’agirait selon ce gradé de la police nationale, de « l’œuvre de gangsters à la recherche d’armes à feu. » Une thèse que soutient la hiérarchie de la police qui a intensifié sa présence dans la commune d’Abobo mettant aux arrêts plusieurs chefs syndicalistes avant de les libérer quelques jours plus tard. «  Complicité ou dysfonctionnement ? » s’interroge le spécialiste des violences urbaine, Herman Crizoa qui déplore une « crise institutionnelle» et s’étonne du laxisme des autorités judiciaires et sécuritaires face aux armes qui circulent et aux attaques qui se multiplient.
Deal mal ficelé ? Aussi paradoxal que cela puisse paraitre, le foyer des jeunes d’Adjamé, occupé depuis avril 2011 par des soldats des forces armées de Côte d’Ivoire (FRCI) et des démobilisés, est resté le seul « camp illégal » depuis lors. Ce camp situé à la frontière séparant la commune d’Adjamé et celle d’Attécoubé participait jusqu’à récemment au maintien de l’ordre dans la commune d’Attécoubé. « Nous avons toujours travaillé en intelligence avec le commissariat du 10 è arrondissement et la brigade de gendarmerie d’Attécoubé tant dans le démantèlement des fumoirs que dans le lutte contre les microbes » nous a lancé un soldat de l’armée ivoirienne qui a servi dans ce camp de fortune trois ans durant avant d’être affecté à une unité régulière. Quand des militaires présentent cette base comme un « gymnase désinfecté servant de cache d’armes » il s’indigne et pense plutôt que « c’est de la poudre aux yeux de la hiérarchie militaire » avant de préciser que les soldats ou démobilisés encore dans cet endroit étaient bien connus de l’État-major. « Les armes que nous avions dans ce camp de fortune étaient enregistrées au niveau à l’Etat-major qui nous a toujours fourni une ration alimentaire » tranche-t-il. Un démobilisé qui continuait de fréquenter ce lieu pense plutôt qu’il s’agit d’un simple conflit d’intérêts. « Lacina Bamba dit commandant Barbu a régné sur cet espace et est malheureusement décédé en juillet dernier. Depuis sa mort, nous sommes dans le collimateur de certains militaires qui souhaitaient le démantèlement de cette base » explique ce dernier qui révèle qu’il n’y avait que « trois kalachnikovs, un talkie-walkie, un ordinateur et un véhicule militaire » Loin de l’arsenal militaire présenté aux caméras et journalistes mobilisés le 27 septembre dernier pour présenter  « une cache d’armes. »
 
Une violence qui en cache une autre Comme s’ils avaient perçu un dysfonctionnement au niveau des services de sécurité, les enfants en conflits avec la loi qui avaient fait profil bas depuis l’opération épervier 2 lancée en début juillet, ont repris du « service. » encouragés en cela, selon certaines sources, par des syndicats qui contrôlent les gares routières. «  Il faut fragiliser les chefs syndicalistes, détruire les fumoirs et démanteler les zones de prostituions » préconise un officier militaire. Ce dernier, ex membre d’un syndicat de gare routière explique que la bataille pour le contrôle de ces endroits, favorise les réseaux de délinquants et permet « aux chefs de garder le contrôle sur des jeunes délinquants qu’ils utilisent pour accroitre leur influence. » Partageant cette thèse, Herman Crizoa, qui voit en ces gares « un vivrier pour la violence » explique que la lutte contre ce genre de maux s’avère très difficile car peuvent « cacher des ramifications insoupçonnées. » Mais le combat lcontre le phénomène des enfants en conflit avec la loi ou communément appelés «microbes » pourrait prendre de nouvelles allures. En plus du ministère de l’Intérieur et de la sécurité, le ministère de  l’éducation nationale et ceux en charge de la Famille, de l’Urbanisation et de la Culture seront désormais associés à cette entreprise. Une réunion interministérielle visant à trouver une solution durable à la question s’est à cet effet tenue le lundi 2 octobre au ministère de l’Intérieur et de la sécurité, sous la houlette de Vincent Toh Bi, directeur de cabinet du ministre de la sécurité, Sidiki Diakité, en vue de faire un adressage complet et réfléchir à une synergie d’actions pour réduire la montée en puissance du phénomène des enfants délinquants et par ricochet assurer la quiétude aux populations abidjanaises.« Le problème ne peut pas être résolu que sous l’angle sécuritaire, toutes les structures ont leur part à jouer », a fait savoir M. Toh Bi. Annonçant dans la foulée que les rencontres seront permanentes entre les différents ministères ainsi que les mairies pour asseoir une approche globale de lutte contre cette criminalité juvénile qui s’étend peu à peu aux autres villes du pays après Abidjan.
 
Trouble-fêteIls ne décolèrent pas depuis que certains d’entre eux ont touché des primes de guerre s’élevant à 17 millions pour chacun. Les ex combattants démobilisés qui soutiennent vivre une situation financière intenable reste un boulet au pied des autorités ivoiriennes. Le lundi 2 octobre, certains d’entre eux se sont fait entendre à Man, dans l’ouest du pays mais aussi à Bouaké. « Personne ne nous considère, nous sommes négligés. Ceux qui ont combattu comme nous et qui ont été recrutés dans l’armée ont eu 17 millions récemment et nous rien, nous ne sommes pas d’accord. Nous attendons toujours nos 18 millions de francs CFA », lançait le porte-parole de ce nouveau mouvement Julien Kessé. Dans un dialogue de sourds avec le gouvernement qui campe sur sa position de ne plus « avoir de l’argent à verser à des ex soldats », la situation de ces derniers demeure une bombe à retardement qui pèse sur le climat social ivoirien mais pourrait s’inviter à tout moment dans le débat politique ivoirien exposé à des contradictions internes au sein de l’alliance au pouvoir depuis 2011, à la préparation de l’élection de 2020 et à la circulation d’armes.
Ouakaltio OUATTARA

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