Attentat : l’enquête avance et Grand-Bassam tente de renaître

Un an après le drame, les Ivoiriens regagnent les plages de Grand-Bassam

Dimanche 13 mars 2016, il est environ 13h quand des coups de feu retentissent sur la plage de la ville balnéaire de Grand-Bassam. Pétard de fête ou braquage ? La réalité est toute autre. La débandade dans les minutes suivantes démontre la gravité de l’événement. La Côte d’Ivoire, en alerte depuis plusieurs mois, enregistre ce jour là sa première attaque terroriste, qui fera plusieurs blessés, mais aussi 19 morts de diverses nationalités. Le choc a été grand, mais la prompte réaction des forces spéciales, suivie de la présence sur les lieux du Président Alassane Ouattara, seulement quelques heures après le drame, ont quelque peu rassuré. Un an après, les conséquences sont encore perceptibles, même si Bassam veut commémorer ce triste moment « tout en blanc ».

Trente-trois blessés et dix-neuf morts de six nationalités différentes. Tel est le bilan enregistré le 13 mars 2016 après qu’un commando, officiellement composé de trois personnes, ait lancé un assaut sur la plage de Grand-Bassam. Alertées, les forces spéciales de l’armée ivoirienne ont rapidement quadrillé les accès à la plage, et la riposte s’est soldée par trois terroristes tués. Mais trois éléments des forces d’intervention ont également perdu la vie. Entre colère et peur, des slogans ont fusé dès les premières heures : « Touché, mais pas couché », ou encore « Même pas peur ! » Comprenant qu’il fallait très vite rassurer, le gouvernement a décidé de délocaliser un Conseil des ministres à Bassam dès le 16 mars, et annoncé dans la foulée le renforcement de l’arsenal juridique contre le terrorisme et des mesures d’accompagnement pour la reprise et la relance des activités économiques dans cette ville. Un an après, la cité balnéaire tente de revivre. La psychose est certes passée, les plages sont à nouveau fréquentées par les Abidjanais, mais les touristes étrangers se font encore désirer.

Coopération régionale Identifié comme le principal cerveau de l’attaque, Kounta Dallah reste toujours introuvable. Moins chanceux, trente huit de ses présumés complices ont été mis aux arrêts, dont vingt six en Côte d’Ivoire, six au Burkina quatre au Mali et deux au Sénégal. Le 24 février, le porte-parole de la police sénégalaise, Henry Boumy Ciss, annonçait l’arrestation de deux présumés djihadistes, dont un chauffeur et un homme de 43 ans. Toujours, selon la police sénégalaise, « les premiers éléments d’enquête font état du fait que ce dernier était formellement le contact de Ould Nouini, celui-là même qui avait planifié les attentats de Grand-Bassam et qui était en contact réel, ici, au Sénégal, avec Moustapha Diatta, terroriste présumé, qui a été précédemment arrêté par la division des investigations criminelles (DIC). » Bien avant, courant mai 2016, les enquêteurs maliens mettaient la main sur les premiers suspects que sont Ibrahim Ould Mohamed et Mydi Ag Sodack Dicko, dont l’un, selon une source proche du dossier, aurait un moment hébergé certains des assaillants en Côte d’Ivoire avant de rentrer précipitamment au Mali. La même source indiquait que l’un des suspects arrêtés aurait été le chauffeur de Kounta Dallah. En janvier dernier, l’opération française au Sahel, Barkhane, annonçait l’arrestation dans le nord du Mali de l’un « des présumés cerveaux » de l’attaque. Le suspect, d’après nos informations, Mimi Ould Baba Ould Cheikh, dont les va-et-vient étaient surveillés, avait été localisé au sud de Gao, dans le nord malien, mais aussi en Algérie. Sur place à Abidjan, Barry Battesti, Barry Hassan à l’état civil (24 ans à l’époque), présenté comme l’un des contacts locaux et chauffeur des terroristes a été interpellé en juin 2016. Ex-candidat à l’immigration, il aurait, selon nos sources, fait la rencontre de certains chefs terroristes entre le Niger et l’Algérie, avant de revenir à Dabou où il hébergeait, dans un hôtel de la place, d’autres personnes impliquées dans l’attaque. En un an, l’enquête a donc bien avancé, et se poursuit toujours, car elle implique « une filière assez grande », nous fait savoir l’un des enquêteurs, qui explique que « les filières terroristes ont des ramifications transfrontalières et fonctionnent comme un labyrinthe. »

Doute sécuritaire Pourtant au premier plan lors de la riposte, les forces spéciales semblent avoir été quelque peu discré- ditées depuis leur mutinerie de février, et sont désormais suspendues des parades militaires pour la commémoration de la fête nationale. Ainsi en a décidé le chef de l’État, qui a également décidé de retirer une unité de ces forces positionnée depuis juin 2015 à Tengrela, à la frontière Côte d’IvoireMali. Ces hommes ont dû quitter la zone dans la nuit du 27 au 28 février, dans un contexte où, selon un document des services de renseignements, dont JDA a eu copie en janvier (voir JDA n°32), les réseaux terroristes dirigés par Adnane Abou Walid Al Sahraoui, de son vrai nom Lehbib Ould Ali Ould Saïd Ould Joumani, installé au Niger, a appelé en octobre 2016, « les combattants djihadistes à retourner ou rester dans leur différents États pour continuer le combat. » Avec des réseaux au Mali et au Burkina Faso, celui-ci compte désormais fournir son expertise et prodiguer des conseils pour que « les nationaux mènent le combat dans leur pays. » Pour les « sécurocrates » ivoiriens, il n’est plus question de se laisser surprendre. La vigilance serait grande autour de « plusieurs profils », nous indique une source policière sous couvert de l’anonymat, sans pour autant donner d’autres détails. Pour l’heure, en plus de la présence renforcée des caméras dans les hôtels, grandes surfaces et autres lieux publics, et des fouilles corporelles, la sécurité se veut discrète.

Renaissance Sur les lieux du drame, après une période de prudence, les plages sont à nouveau prises d’assaut les week-ends, même si les hôteliers ne s’en frottent pas encore les mains. Dans la ville de Bassam, les préparatifs de la commémoration de l’évènement font remonter quelques souvenirs douloureux. « Cela fait déjà un an ? Le temps passe vite », nous ont laissé entendre des habitants, comme pour marquer le fait que la page n’était pas encore tournée. Quant à certains visiteurs, venus se dé- tendre, ils semblaient avoir oublié la date, ne gardant qu’un souvenir presque lointain de cet évènement de triste mémoire. Qu’à cela ne tienne, la municipalité de la localité, qui invite les populations à être « tout en blanc » le 13 mars prochain, comme au lendemain de l’attaque, veut conjurer le mauvais sort. Et surtout démontrer que cet attentat terroriste est loin derrière, car Grand-Bassam a décidé de renaître, après avoir été « touché», sans être « couché. »

 

Ouakaltio OUATTARA

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