Élections locales : Derniers tests avant 2020

Le Président Alassane Ouattara, dans son discours de Nouvel an, n’a pas donné de calendrier pour les élections locales (municipales, régionales et sénatoriales), mais le simple fait de les annoncer a suffi à faire bouillir la sphère politique. Et pour cause, vu les difficultés financières annoncées en 2017, la classe politique n’espérait pas voir se tenir des scrutins en 2018. Certains élus locaux avaient vite fait de rêver à des élections couplées en 2020 afin d’harmoniser le calendrier électoral. Pris à contrepied, partis politiques et candidats n’attendent pas d’être fixés sur le calendrier exact pour faire connaitre leurs intentions aux populations. La bataille, la dernière avant 2020, s’annonce âpre. Partis et groupements politiques et autres personnalités y voient un enjeu capital, tracer les bases de 2020.

Élus en avril 2013, les 197 maires et 31 présidents de conseils régionaux seront bientôt  invités à remettre en jeu leurs fauteuils. Un exercice auquel ils ne s’attendaient pas de sitôt, certains se projetant déjà en 2020. « C’est mon dernier mandat. Après  2020, je dois céder la place à une autre personne », nous confiait en privé un maire de la commune d’Abidjan en poste depuis les élections municipales de 2000. Une position que ce dernier, selon les dernières confidences de ces proches ne devrait finalement pas respecter. « Il ne s’attendait pas à des élections avant 2020, et là il se prépare à être dans la course », nous affirme l’un de ses conseillers.  Il devra, comme plusieurs autres maires, faire face à une flambée d’ambitions au sein de son parti et se confronter à une opposition qui ne devrait pas boycotter le scrutin. Même si le camp Aboudrahamane Sangaré dit « ne pas être concerné », il devra affronter des « indisciplinés », pour lesquels cette élection sera le moyen de se « placer » en bonne position pour le futur. Lors des législatives de décembre 2016, certains n’avaient en effet pas respecté le mot d’ordre de boycott lancé par cette tendance du Front populaire ivoirien (FPI) et le nombre de ces derniers devrait être revu à la hausse, avec les élections sénatoriales qui s’y greffent.

En rangs serrés ? Au niveau du directoire de l’alliance politique au pouvoir, le Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), la question ne se pose plus. Selon l’un des participants à la réunion du 8 janvier, tenue au siège du Rassemblement des républicains  (RDR), « la coalition va investir les candidats issus de ses rangs ». Pareille annonce avait été faite en 2013, avant que la base n’impose une autre réalité à la direction de la coalition. Même si le RHDP avait réussi à investir des candidats pour les législatives, le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) avait fini par imposer à son allié la création de deux  groupes parlementaires distincts.  «  Le débat  en interne n’est pas encore définitivement tranché et nous sommes encore loin de l’échéance. Certains militants et cadres ont proposé d’aller en RHDP dans certaines localités et en rangs dispersés dans d’autres zones », note un cadre du PDCI.  Le directoire reste ainsi sous pression, car le Secrétaire exécutif du PDCI, Maurice Kacou Guikahué, a prévenu : « le RHDP doit éviter les erreurs de passé ».  Des erreurs qui avaient favorisé une longue liste de candidats, dont 76 avaient pu obtenir un siège au Parlement. « Dans de nombreuses localités, le choix des candidats s'est déroulé dans des conditions obscures et les personnes choisies ne répondaient pas véritablement aux aspirations et aux attentes des populations et des électeurs », rappelle le politologue Mamadou Karamoko. Convaincu que cet épisode a permis aux partis politiques de se remettre en cause et de préparer pour l'avenir de meilleurs instruments de mesure ou d'appréciation des réalités du terrain, il reste prudent quant à l’avenir de la coalition à l’issue de ces élections. Elles interviennent dans un contexte où, après une année de méfiance et de défiance, les différents partis (RDR, PDCI, UDPCI, MFA, PIT, UPCY)  tentent de reconstruire l’union qui avait prévalu avant le scrutin de 2010. Bien plus, ajoute un autre observateur, ces élections arrivent dans un climat de lendemain de vives tensions au sein de certains partis, notamment au RDR avec la tendance Guillaume Soro et au PDCI avec des cadres qui ne voient toujours pas d’un bon œil la création d’un parti unifié RHDP. « Le directoire sera sous pression et rater le coche au cours de ces élections va créer une longue liste de frustrés et porter un nouveau coup dur à l’alliance au pouvoir », pense un cadre du RDR. Il affirme par ailleurs que la création du Sénat devrait permettre de faciliter les différents choix. « Le Président en choisira certains et d’autres iront aux élections. Cela permettra de contenter tous les bords et tous les partis », prédit-il.

L’Opposition en embuscade Elle avait été absente en 2013, avait marqué un retour timide lors de la présidentielle de 2015 et n’est pas parvenue à bousculer les choses lors de législatives de 2016. Les élections locales seront pour elle le cadre idéal pour se repositionner dans la sphère politique, afin de montrer « au RHDP qu’il n’est plus seul  sur le terrain », commente le politologue Yves Kouamé. « Les contradictions internes de l’opposition ont toujours fait le lit du RHDP. Créant chez le Rassemblement le sentiment d’être seul acteur politique. Rafler plus de 40% des postes à la coalition au pouvoir serait un signal fort du retour de l’opposition, même si elle y va en rangs dispersés », poursuit-il. Affi Nguessan pour le FPI et  Mamadou Koulibaly (LIDER) portent le flambeau de cette opposition. Ils auront eux aussi la pression, car, s’ils ont déjà annoncé leur candidature pour 2020, « ils ont là une occasion de connaitre leur poids et d’envisager  de nouvelles alliances dans leur volonté de conquérir le pouvoir. Ils pourront compter sur les voix de certaines populations, qui aspirent au changement,  et en profiter pour  débaucher des électeurs hésitants », ajoute Yves Kouamé.  Selon lui, l’opposition devra se tenir « prête à surfer » sur la vague de frustrations que va occasionner le RHDP.

Chaises vides ? Dans la politique de chaise vide dans laquelle elle s’est lancée, la tendance Abdoudrahamane Sangaré aura manqué l’occasion de tester sa force électorale après la perte du pouvoir par le FPI, en 2010. L’annonce de sa participation aux élections de 2020 étant par elle-même  assujettie à une réforme de la Commission électorale indépendante (CEI), elle pourrait également y être absente de ces scrutins, car le mandat de la Commission centrale, présidée par  Youssouf Bakayoko, court jusqu’à novembre 2020, soit un mois après le premier tour de l’élection.  Une politique de la chaise vide qui ne devrait pas porter fruits et exclura une partie des électeurs ivoiriens pendant plus de dix ans de jeu démocratique. « Il ne faut pas se leurrer, le boycott a toujours été l’arme de l’opposition depuis 1990, date des élections plurielles », rappelle Yves Kouamé. « Après avoir boycotté les élections législatives de 2000, le RDR s’était mobilisé pour participer aux élections municipales et avait raflé la mise face au FPI et au PDCI. Le FPI uni peut arriver à le faire et il n’est pas encore trop tard pour lui », soutient-il. Si de plus en plus de voix s’élèvent pour contester Sangaré, commente un membre de cette tendance du FPI, « c’est justement parce que sa démarche est peu lisible, alors que les militants ont soif de démontrer leur force. Participer aux élections locales pourrait être un élément déclencheur de la mobilisation des militants. Malheureusement, je n’en suis qu’au stade des propositions », lance ce dernier, quelque peu désarmé.

Ouakaltio OUATTARA

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