Tourisme : Un potentiel économique négligé

Le tourisme balnéaire demeure le plus prisé en Côte d’Ivoire.

Abidjan, Grand Bassam, Yamoussoukro, Bouaké ou encore San Pedro. Quel visiteur étranger ne demande pas à visiter l’une de ces villes, dont le potentiel touristique est avéré ? Avec l’ascendance du tourisme d’affaires sur le tourisme de loisirs, les signaux, on peut le dire, sont au vert pour le tourisme ivoirien, comme en témoigne la barre des deux millions de voyageurs atteinte par l’aéroport international Félix Houphouët Boigny. Très prisée, la destination Côte d’Ivoire reste cependant peu exploitée et parfois mal ou peu connue. Entre les différentes crises, un attentat terroriste et le banditisme ambiant, la direction du Tourisme tente de relancer un secteur porteur, qui offre de plus en plus de satisfactions à ses acteurs. La huitième édition du Salon international du tourisme d’Abidjan (SITA), prévue du 27 avril au 1er mai, espère convaincre encore davantage.

À la direction générale du Tourisme, on ne cesse de se frotter les mains. À raison d’ailleurs. Le nombre de touristes est passé de 250 000 en 2011, à plus d’un million pour l’année 2017, avec une contribution au Produit intérieur brut (PIB) passée de 0,69% à 7,05% sur la même période. Il y a de quoi « en être heureux et fier », pense Assielou Oua Assielou, Conseiller technique auprès de la direction générale du Tourisme de Côte d’Ivoire, chargé des projets de prospective et des programmes d’activités. Une embellie que confirme la sortie de terre de nouveaux réceptifs hôteliers, notamment à Abidjan, la capitale économique, et à Yamoussoukro, la capitale politique. Avec l’installation des chaînes hôtelières internationales en terre ivoirienne et la mise en chantier de plusieurs sites touristiques, le secteur a permis la création de 101 000 emplois directs dans le courant de l’année 2015. En 2016, le tourisme a toutefois enregistré une baisse d’activité de 0,9%. Une situation due à l’attaque terroriste qui a touché la cité balnéaire de Grand-Bassam en mars de la même année. Mais depuis, cela semble un lointain souvenir et les chiffres repartent à la hausse. Ils ont connu un grand bond en avant en 2017, notamment à partir du second semestre, après les mutineries, et grâce à des grands rendez-vous comme les Jeux de la Francophonie et le Sommet Union européenne - Union africaine.

Tout en un En termes d’infrastructures, on peut le dire, la nature n’a pas été avare avec la Côte d’Ivoire. « Nous avons la chance d’avoir ici ce que les touristes sont obligés de chercher dans plusieurs pays différents », assure Assiélou Oua. Le paysage ivoirien représente à lui seul toute l’Afrique sud-sahélienne. Du tourisme balnéaire, avec 550 km de plages, à l’éco-tourisme, avec ses parcs et réserves, en passant par le tourisme culturel, avec près de 60 ethnies et de nombreux festivals culturels, le pays peut être heureux de proposer également du tourisme sportif, notamment avec la pêche sportives. Peu connus ou peu valorisés par les Ivoiriens, ces sites attirent de plus en plus à l’extérieur du pays. Des atouts qui sont une fierté nationale et qui, depuis le milieu des années 1980, constituent la principale source d’attraction touristique. Ils restent pourtant limités dans le temps, selon certains touristes. « Il nous a été conseillé d’éviter la saison des pluies et donc de privilégier la saison sèche, c'est-à-dire de novembre à mars, pour se rendre en Côte d’Ivoire », prévient Nicholas Stohn, un touriste rencontré dans un hôtel abidjanais, venu participer à une conférence internationale. Une position d’ailleurs partagée par plusieurs professionnels du secteur, qui y voient un début d’explication de la prépondérance du tourisme d’affaires sur celui de loisirs. Un tourisme d’affaire essentiellement centré sur Abidjan et lié aux conférences et rencontres internationales, tant politiques et économiques, que culturelles ou sportives. Relativisant la satisfaction de la direction générale du Tourisme, des experts estiment que le pays gagnerait à réhabiliter certains de ses sites, à prendre en charge les différents artisans de l’intérieur du pays et à améliorer sa politique et sa stratégie de promotion à l’extérieur, comme l’ont fait des pays comme la Tunisie, le Maroc ou le Sénégal.

Sous-exploitation « Le touriste recherche à la fois le loisir, le luxe, les sites sportifs. Ainsi que des lieux où il peut continuer ses activités courantes. Ce qui est bien, c’est qu’il ne vient pas pour vendre, mais plutôt pour acheter, donc dépenser », affirme Edmond Edouard N'Gouan, Président du Parti écologique ivoirien (PEI). C’est pourquoi, soutient-il, malgré toutes les réalisations, Abidjan donne l’impression d’une ville inachevée où beaucoup reste à faire, notamment avec la lagune Ebrié, qui est « l’exemple même d’un potentiel mal exploité ». En effet, tout comme la Seine à Paris, la lagune traverse la ville d’Abidjan, contribuant à faire d’elle l’une des villes les plus originales du continent africain. Mais à la différence de la Seine, où on peut voir naviguer tous les jours des péniches touristiques et des restaurants flottants, la lagune Ebrié sert de dépotoir aux ordures de toutes sortes. Malgré l’exploitation de ce plan d’eau lagunaire par deux compagnies privées (STL et Citrans), en plus de la Société des transports abidjanais (SOTRA), le plan d’eau est toujours sous-exploité. En dehors du plan d’eau, il faut noter que plusieurs sites de l’intérieur du pays, qui témoignent parfois de pans entiers de son histoire, restent encore très méconnus. Malheureusement, le passage de l’oralité à l’écrit n’a pas permis de conserver certaines originalités et, mal transmises, certaines histoires autour de ces sites s’apparentent parfois à des légendes.

Difficultés Mais il ne faut pas se voiler la face. L’embellie du secteur du tourisme cache mal d’énormes difficultés. Si la nécessité de prévoir la formation d’un personnel de qualité est reconnue, la sécurité est une autre plaie pour l’industrie touristique. La récente attaque d’un commissariat dans la commune de Cocody, enregistrée dans la nuit du 16 au 17 avril, témoigne de ce que d’énormes efforts sont encore à faire pour rassurer pleinement les touristes. Le manque d’entretien des côtes et des plages et la multiplication des bidonvilles le long des lagunes dénaturent quelque peu les efforts fournis dans le cadre de l’embellissement des façades maritimes. Si le déplacement des touristes à Abidjan et dans les grandes villes est facile, il n’en n’est pas de même pour certaines localités de l’intérieur, qui abritent aussi des sites touristiques célèbres, mais dont les accès sont limités à cause de l’état de dégradation avancée des routes. Comme cela a déjà été entamé, il faut davantage reprendre et réhabiliter les voiries qui relient les villes de l’intérieur du pays. L’adaptation des infrastructures touristiques et des administrations au contexte mondial pose également problème. À l’ère du numérique, s’il est vrai que certaines administrations ivoiriennes s’adaptent aux évolutionx technologiques, d’autres sont encore bien à la traîne. C’est le cas des administrations des sites touristiques de l’intérieur du pays, et même à Abidjan, où l’enregistrement des visiteurs est encore manuel. Le décollage de l’e-tourisme ivoirien n’est pas prêt de se faire, malgré un taux de pénétration de plus en plus important. Des difficultés qui ne sont pas insurmontables pour la direction générale du Tourisme, qui pense avoir trouvé des solutions. « Nous avons une palette de solutions, dont la construction et la réhabilitation d’hôtels, la création de centres sportifs et de nouvelles activités sur les lagunes, l’organisation de grandes compétitions sportives, le développement des villes abritant déjà des monuments ou d’autres curiosités, l’organisation de croisières, la valorisation du patrimoine culturel et historique ou encore l’amélioration des formations dispensées au personnel pour un service de meilleure qualité », souligne Assiélou Oua.

Ouakaltio OUATTARA

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