Présidentielle d’octobre 2020 : Jour J – 12 mois

À douze mois de l’élection présidentielle tant attendue par les Ivoiriens, il y a de moins en moins de lisibilité sur les intentions de candidatures. Du moins celles venant des principaux partis politiques, en dehors de Pascal Affi N’Guessan et de Mamadou Koulibaly. Le RHDP et le PDCI cachent encore leurs jokers. La CPI ayant relancé le dossier Laurent Gbagbo a par la même occasion mis en berne la mobilisation de ses partisans, qui le voyaient dans la course pour 2020. Mais rien n’est encore joué. Entre un Alassane Ouattara hésitant et un Henri Konan Bédié de plus en plus confiant, il reste peu de marge de manœuvre aux ambitions internes dans leurs partis respectifs.

Le processus est enclenché, avec l’élection du Président et des membres de la Commission électorale indépendante (CEI) le 30 septembre. Place désormais au débat sur le Code électoral, prérogative pour l’heure des membres de ladite commission. Ensuite viendront la révision des listes électorales, l’ouverture du dépôt des candidatures et enfin la campagne électorale. Le tout dans les douze mois qui séparent octobre 2019 d’octobre 2020. Mais les partis politiques ne se bousculent pas pour se déclarer. Bien malin qui pourrait parier sur une candidature des trois ténors de la politique ivoirienne. Entre un Alassane Ouattara qui maintient le suspense, un Henri Konan Bédié qui souhaite prendre sa revanche sur l’histoire et un Laurent Gbagbo dont l’avenir dépend des juges de la Chambre d’appel de la Cour pénale internationale (CPI), les Ivoiriens observent le paysage politique. Mais, surtout, ils craignent un remake de 2010 avec les mêmes acteurs, même si le plateau semble différent. « Le mot qui revient le plus quand on pense aux élections de 2020, c’est incertitude. À un an de cette échéance, on ne sait même pas qui sera candidat. Quelles seront les alliances ? Les départs çà et là seront-ils définitifs ? Face à ce tableau, nous avons beaucoup d’incertitudes », explique le politologue Aboi So, selon lequel la CEI actuelle n’est pas non plus une garantie d’équilibre pour les partis d’opposition, qui y voient plutôt un arrangement entre l’Exécutif et certaines formations politiques.

Un pied dedans, un pied dehors En entretenant le flou autour de leur éventuelle candidature le plus longtemps possible, Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié sondent l’opinion. Et surtout exercent une forte pression sur les potentiels candidats dans leurs rangs. « Ils sont dans une stratégie qui pourrait leur retomber dessus. Au cas où ils se désisteraient pour faire de la place à un autre candidat, ce dernier aura-t-il le temps de convaincre les populations ? En RDC, Kabila avait longtemps maintenu le doute sur sa candidature avant de lancer dans les derniers instants Emmanuel Ramazani Shadar, arrivé en troisième position. Cela peut également arriver ici » prévient Firmin Kouassi. Il dénonce par ailleurs le fait qu’Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié soient parvenus à faire accepter à l’opinion la probabilité de leur candidature. « Sans entrer dans les débats de fond, par le fait de faire peser dans la balance leur probable candidature, ils ont réussi à crisper l’atmosphère alors que de nombreux observateurs s’attendaient à un renouvellement de la classe politique, du moins au sommet ». Dans ce jeu de cache-cache, où la candidature de l’un semble dépendre de celle de l’autre, reste à savoir qui sera le premier à tomber le masque. Un face à face entre les deux hommes n’est pas à écarter et pourrait « permettre de vider complètement leur contentieux, vieux de trente ans. Les urnes peuvent les départager définitivement et cela pourra être un pas de plus vers la consolidation de la paix », pense un observateur de la vie politique ivoirienne. Mais, pour d’autres, qui sont convaincus qu’aucun des deux ne sera candidat, chacun veut « pousser l’autre à la faute ». Il n’y a pas que ces deux hommes que l’on scrute. L’agenda de la CPI concernant l’affaire Laurent Gbagbo pèse aussi dans la balance. Même condamné en Côte d’Ivoire, un abandon des poursuites à son encontre pourrait faire varier les intentions du Président Alassane Ouattara et d’Henri Konan Bédié. Une hypothèse redoutée par certains observateurs, tant à Abidjan qu’au niveau international.

En embuscade Dans ce poker menteur, les candidats potentiels du RHDP et du PDCI ne restent pas pour autant inactifs. Dans chaque camp l’on multiplie les actions de charme dans des cercles restreints et l’on maintient vive la flamme auprès de ses partisans. Même s’il a pris une douche froide au PDCI, Jean-Louis Billon est toujours actif et continue de donner des mots d’ordre à ses proches. Ceux-ci sont chargés de préparer le terrain afin de ne pas se laisser surprendre. Plus discret, Thierry Tanoh préfère rencontrer des groupes restreints. « On ne parle pas de l’homme, mais de sa vision pour la Côte d’Ivoire et de ce qu’il peut apporter dans le futur », confie un membre de son cabinet. Même s’il reconnait que les premiers pas sont difficiles, il garde espoir que le moment venu Thierry Tanoh pourra faire corps avec son électorat. Candidat malheureux en 2015, Bertin Konan Kouadio n’a pas non plus pour autant abandonné ses ambitions présidentielles. Il est d’ailleurs le seul cadre de son parti à s’être prononcé publiquement contre une candidature d’Henri Konan Bédié et à avoir appelé à une convention ouverte pour la désignation du candidat du PDCI. Une position qui sera difficile à tenir. En face, le tableau n’est pas totalement différent. Entre deux Conseils des ministres et des missions auprès des populations, Daniel Kablan Duncan, Amadou Gon Coulibaly, Jeannot Ahoussou Kouadio, Patrick Achi ou encore Hamed Bakayoko se rasent tous les matins en y pensant. Mais chacun attend un signal et préfère décliner l’offre, du moins publiquement.

Des trouble-fêtes Il n’y a pas qu’au sein de ces partis que des personnalités lorgnent le fauteuil présidentiel. Simone Gbagbo, selon des indiscrétions, souhaite, en cas d’absence prolongée de son mari, porter les couleurs de son camp. « Il est temps que nous participions au processus électoral », confie-t-on dans son entourage. Mais il est encore trop tôt pour faire émerger les ambitions, au risque de fragiliser encore plus un FPI qui cherche ses repères depuis 2011. En attendant, Mme Gbagbo multiplie les sorties auprès des militants de son parti et espère en recevoir les dividendes le moment venu. Parcourant l’Europe en vue d’asseoir ses bases, de récolter des fonds et de tisser des partenariats en attendant la naissance officielle de son parti, Guillaume Soro pourrait être également de la partie. Ses ambitions, il ne les cache pas et il y travaille. Son retour, prévu fin 2019, début 2020, pourra être une période de travail assidu pour lui. S’il compte animer plusieurs meetings dès le premier trimestre 2020, à Abidjan et à l’intérieur du pays, il laisse pour l’instant le soin à ses proches d’occuper le terrain et de maintenir ses partisans mobilisés. Membre de la plateforme chapeautée par Henri Konan Bédié, il veut pouvoir compter sur ses propres forces avant de s’insérer dans une alliance plus large. À ces potentielles candidatures on peut ajouter celles de Pascal Affi N’Guessan et de Mamadou Koulibaly. Le second, qui concentre son énergie sur la commune d’Azaguié (20 km d’Abidjan), ne compte pas boycotter les élections à venir. Même si son parti a été écarté des discussions ayant abouti à la composition de la CEI, il est convaincu que le RHDP ne pèse plus grand chose sur l’espace politique. « Les Ivoiriens ont soif de changement. Il se présente comme une alternative crédible et presqu’en homme nouveau », pense l’un de ses partisans. Dans ce jeu incertain, personne n’avance ses cartes mais chacun pense être en avance sur les autres. Les Ivoiriens devront encore attendre quelque temps avant de voir l’horizon s’éclaircir.

 

Ouakaltio OUATTARA

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