Berluti prend des parts de marché chez les dignitaires africains

Marché clé pour les tailleurs parisiens, la clientèle des décideurs africains, longtemps fidèle à quelques enseignes indépendantes, se tourne désormais vers les maisons de mode masculine des grands groupes de luxe, en particulier LVMH.

Autrefois fidèle à quelques enseignes emblématiques, notamment les boutiques Pape à Paris et Ozwald Boateng à Londres, la clientèle des responsables politiques africains se tourne de plus en plus vers les grands groupes de luxe. Selon les informations de Glitz, les clients sénégalais, maliens et ivoiriens figurent régulièrement dans le top 5 des nationalités les plus dépensières dans les boutiques françaises de la maison Berluti, filiale de LVMH.

La boutique de la rue Marbeuf (8e arrondissement de Paris) s'est imposée ces dernières années comme un lieu de sociabilité couru par la haute société des pays francophones d'Afrique de l'Ouest. Celle du Faubourg-Saint-Honoré n'est toutefois pas en reste, avec une clientèle majoritairement composée de dignitaires africains. Parmi les clients les plus fidèles figure notamment l'Ivoirien Issouf Doumbia, député-maire d'Abidjan.

La délicate question des intermédiaires

Cette clientèle est devenue stratégique pour la marque, l'enseigne du Faubourg étant, selon nos sources, sur le podium des boutiques de la maison réalisant les plus gros chiffres d'affaires, derrière celle du Dubai Mall, aux Émirats arabes unis, et celle du quartier chic de Ginza, à Tokyo, au Japon. Après plusieurs années déficitaires, Berluti a enregistré une forte progression de son chiffre d'affaires et affiche des bénéfices depuis deux ans (Glitz du 06/02/25)

Les habitudes d'achat de cette nouvelle clientèle africaine bousculent cependant les procédures internes des maisons de luxe. Les responsables politiques du continent se déplacent rarement en boutique, s'appuyant sur des intermédiaires chargés d'acheter et de livrer les articles. Si cette pratique est bien acceptée par les maisons indépendantes, elle complique en revanche la gestion des grands groupes. Légalement, les marques n'ont pas le droit de constituer un historique de ventes au nom du client final si ce n'est pas lui qui effectue la transaction. Or ces historiques de ventes sont au cœur des stratégies de fidélisation des marques, notamment pour l'accès privilégié aux ateliers et autres événements exclusifs organisés par la marque.

Léo Durin

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