Aujourd’hui, de nombreuses solutions sont avancées pour lutter contre la vie chère. Quelle est la vôtre ?
L’État gagnerait, par exemple, à offrir aux populations le maximum de marchés de proximité. Abobo n’a pas de marché aux normes depuis un bon moment. À Yopougon, vous ne trouverez pas de marché capable d’absorber la population. Heureusement, l’État a mis en place une politique dans ce sens, qui prévoit à terme 100 marchés de proximité et 30 marchés de gros.
Les boutiques et commerces sont pointés du doigt dans la hausse du coût des produits sur le marché, poussant certaines populations à aller vers les supermarchés…
En Côte d’Ivoire, les supermarchés n’absorbent que 10% des populations. C’est toujours un lieu pour la classe élitiste. Combien d’Ivoiriens vont-ils faire leurs courses dans ces grandes surfaces ? Elles ne pourront jamais remplacer les boutiques dans les quartiers.
Comment expliquez-vous que les prix y soient plus abordables ?
Les supermarchés bénéficient d’exonérations fiscales. Sans oublier que certains se fournissent eux-mêmes. Nous ne sommes pas contre. Mais il faut préserver nos fondamentaux. L’erreur que nous commettons est de croire qu’un jour les boutiques disparaitront au bénéfice des grandes surfaces. Dans nos traditions, nous ne faisons pas de provisions pour les stocker. Le jour où les petites surfaces disparaitront, ce sera pour céder la place aux produits manufacturiers et à la mal bouffe, comme dans de nombreux pays développés.
Raphaël TANOH