Le président de la CEDEAO a des attentes modestes mais invite à une collaboration autour de la feuille de route qui sera retenue, Paul Biya et Deby se veulent plus fermes
Le discours des présidents de la CEDEAO et de la CEEAC ont donné le ton des travaux de cette rencontre qui risque d’être bien trop serrée. Le président Ouattara sans parler du Nigéria directement l’a mis devant ses responsabilités, en invitant tout le monde à s’approprier les conclusions de Yaoundé. Mais de l’autre côté, il fait aussi savoir que le document n’aurait pas une force juridique et que une négociation permanente entre les Etats autour de ce cadre qui sera adopté. Son allusion au Benin et au Togo n’est pas non plus gratuite. Les deux pays sont directement voisins du Nigeria et ont du mal à se définir clairement sur le sujet. D’un côté ils ont peur que la piraterie enflent sur leurs côtes, mais de l’autre côté il y a la crainte d’isoler le Nigéria qui est un puissant partenaire économique. Le président Biya lui en tant que pays organisateur de la rencontre, a indiqué qu’il fallait agir avec fermeté, car de son point e vue, il y a bien plus que l’eau et le pétrole à perde, il y a un mode de vie à préserver. « Ne pas réagir c’est accepter qu’un jour qu’il y ait des spéculations sur nos mers et nos océans. Nous devons réagir sans faillir et sans faiblir », a indiqué le président camerounais. Paul Biya met aussi la pression sur ses pairs en précisant le pouvoir de la feuille de route objet des travaux de Yaoundé. Il a tenu à rappeler qu’elle a nécessité la mobilisation du Conseil de Sécurité de l’ONU et d’autres instances multilatérales de réflexion. De nombreux experts sont pessimistes sur la possibilité de sortir de Yaoundé avec une déclaration politique et des positions fortes. Dans leurs discours aucun des intervenants n’a ouvertement parlé du Nigéria qui est portant le terrain où se manifeste le plus les actes de pirateries dans le golfe de Guinée.