L’opération « Grand Ménage » démarrera le 4 mars prochain dans toutes les villes et communes de Côte d’Ivoire, et ce chaque premier samedi de chaque mois. Ainsi en a décidé le gouvernement le 1er février, pour amener toutes les composantes de la population à contribuer à la propreté et à l’esthétique du cadre de vie. Dans un contexte social tendu, accentué par les coups de feu des soldats mutins et la grève des fonctionnaires, cette initiative qui viendra bousculer les habitudes des citoyens, a été plutôt bien accueillie.
Il ne faut pas pour autant en déduire que le message est passé comme lettre à la poste, tant les Ivoiriens sont devenus imprévisibles. Ce à quoi il faut ajouter l’incivisme, attitude la mieux partagée, avec le retour des commerçants sur les trottoirs et espaces publics après la vaste opération de déguerpissement, et l’agression des piétons sur les trottoirs par des automobilistes pris dans les embouteillages. D’aucuns affirment déjà que cette opération « Grand Ménage » sera juste cosmétique, au détriment du véritable changement de comportement qui est attendu.
Ces pessimistes en veulent pour preuve l’absence de la grande muette dans cette opération, alors qu’elle aurait dû être associée aux acteurs retenus pour exécuter cette opération en liaison avec le ministère de la Salubrité, de l'Environnement et du Développement durable. Ils arguent que la discipline militaire est l’ingrédient nécessaire pour conduire les populations à intégrer le reflexe de la propreté, comme l’ont montré le capitaine Jerry Rawlings au Ghana et le Général Paul Kagamé au Rwanda, dont les capitales Accra et Kigali sont des modèles de propreté en Afrique.
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