Obtenue après une série de rencontres en 2017, la trêve sociale, qui devait durer au moins quatre ans, semble rompue. Pas avec les syndicats signataires des documents à l’époque, nous dit-on, mais ceux qui n’avaient pas pris part aux différentes négociations, notamment des syndicats d’enseignants. Résultat, l’école est à nouveau paralysée. Pis, cette grève intervient au même moment qu’une autre, à l’Université, où des enseignants solidaires de huit autres, suspendus pour un an, ont décidé de faire une grève de la même durée.
Les élèves des écoles publiques n’ont pas attendu pour déloger leurs camarades des écoles privées, leur imposant ainsi une sorte de « solidarité obligatoire ». Pomme de discorde entre enseignants et ministères, la revalorisation des primes de logement. Des revendications auxquelles le gouvernement répond par de nouvelles mesures afin d’améliorer les salaires, notamment avec leur déblocage et des avancements tous les deux ans. Un dialogue de sourds dont les principales victimes sont les élèves et un système éducatif très décrié.
Les deux camps ayant décidé de camper sur leurs positions, la fin du bras de fer n’est pas pour demain. D’autant que le calendrier des congés scolaires vient de subir une première modification, avec la suppression des congés de février et la réduction du nombre de jours des congés de Pâques.
2019, année préélectorale, s’annonce donc comme difficile sur plusieurs plans. Le climat politique est tendu depuis le début de l’année, nous filons vers une crise entre l’Exécutif et le Législatif et le dialogue politique amorcé entre pouvoir et opposition s’annonce houleux. Il est évident que dans un tel contexte, où les injures fusent de partout et de tous les camps, derrière toute revendication corporative les gouvernants verront une main politique. Nous sommes bien partis pour dix prochains mois agités, avec probablement des bouleversements inattendus et une crispation du climat social qui devrait atteindre son paroxysme.