Suspendu depuis septembre 2015, le dialogue entre d’un côté les partis politiques et de l’autre le gouvernement a repris le 21 janvier. En dehors du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), qui a troqué son siège de parti au pouvoir contre celui de l’opposition et de la coalition Ensemble pour la démocratie et la souveraineté (EDS), les acteurs sont les mêmes depuis 2013. Principal point à l’ordre du jour, la réforme de la commission électorale, contestée dans sa forme actuelle depuis 2011. Ce nécessaire renouvellement a fini par s’imposer à tous les acteurs politiques. Les débats devraient aboutir à un consensus sur la composition de la nouvelle CEI. Pour rappel, celle qui est en place est le fruit d’un consensus depuis 2007. Mais cela n’a pas empêché les suspicions dans chaque camp et la remise en cause des résultats des élections qu’elle organise depuis 2010. La classe politique s’est toujours battue afin d’y avoir des représentants et cela ne devrait pas changer. Les Ivoiriens auront droit de nouveau à un débat entre le nombre de représentants du gouvernement, du parti au pouvoir et de l’opposition. La bataille se situera à nouveau autour de la présidence. L’opposition a toujours souhaité avoir ce poste, même si cela ne garantit nullement plus de transparence. Hier comme aujourd’hui, nous fonçons tout droit vers une commission électorale qui ne sera autre que la résultante des arrangements politiques du moment, qu’on appellera consensus. Mais rien ne garantira aux Ivoiriens des élections apaisées. Il faut pourtant, comme l’a réussi le Sénégal, avoir le courage de sortir les partis politiques de la commission électorale et la confier à des experts en la matière. Les partis ne doivent plus être juges et parties. Qu’ils jouent leurs cartes et laissent des experts neutres arbitrer le jeu.
Ouakaltio OUATTARA