L’appel du ministre de la Santé Aoulé Aka aux syndicats n’a pas été entendu. Résultat, depuis le 5 novembre et ce pour cinq jours, les hôpitaux publics sont fermés, assurant juste, comme à leur habitude en pareille circonstance, le service minimum. Les syndicats d’agents socio-sanitaires revendiquent la revalorisation de leur indice à 150 points, l'intégration des 860 ex-déflatés comme fonctionnaires du secteur de la santé et l'octroi d'une prime d'incitation. Ils ne sont pas les seuls. Les agents des préfectures et sous-préfectures du ministère de l'Intérieur et de la sécurité sont aussi dans un mouvement de grève illimité. Ils réclament la signature d'un décret portant octroi d'indemnités d'astreinte à tous les fonctionnaires et agents du ministère, d’un décret portant tarification des actes administratifs pour l'institution de primes et exigent la signature d'un autre texte, portant création de la police préfectorale, outre un statut garantissant leur emploi.
Après avoir été secoué en 2017, le gouvernement avait obtenu avec les syndicats de la fonction publique une trêve jusqu’en 2020. Sauf que cette trêve ne concernait pas tous les secteurs. Les grèves concomitantes de ces deux domaines-clés vont-elles aiguiser d’autres appétits ? En attendant que les ministères concernés ne prennent les taureaux par les cornes ou laissent le soin au Premier ministre de discuter directement avec les syndicats, patients et usagers sont dans la tourmente. Si les usagers peuvent parfois patienter, la pression s’exerce déjà sur les populations à faibles revenus, obligées de se rendre dans les cliniques privés ou à défaut de « se débrouiller comme elles peuvent », comme on le dit à Abidjan. Il ne faudra pas attendre que le pire se produise devant un centre de santé public pour prendre les mesures nécessaires. Les autorités compétentes doivent jouer leur partition et les syndicats être plus compréhensifs.