Aux grands maux, les grands remèdes dit-on, et le Président Ouattara a décidé d’être parmi ces hommes de nos jeunes États dont le passage restera à jamais gravé dans la mémoire collective. Attaqué de toutes parts sur la question de la réconciliation, il a donné le 6 août une chance inespérée aux Ivoiriens de tout bord de se rapprocher les uns des autres. Faisant sienne la sagesse du Père de la Nation, le Président Félix Houphouët-Boigny, qui disait « il n'y a pas de sacrifice trop grand pour la paix », il tend la main à l’opposition afin de passer l’éponge sur les rancunes et de « désarmer les cœurs. » Les pas de danse savamment orchestrés par ses leaders après l’annonce de la libération des leurs, dont les images ont fait le tour des réseaux sociaux, augurent d’un bon avenir. La balle est désormais dans le camp de l’opposition. L’émotion passée, place à l’accueil des futurs ex prisonniers. Mais cette célébration ne sera pas éternelle. La réalité politique se présentera vite. Le discours sera-t-il moins agressif, plus courtois, plus responsable ? Les Ivoiriens, dans leur majorité, le souhaitent. Il appartient aux hommes politiques de montrer désormais qu’en dehors de leurs divergences, ils sont capables de préserver les acquis de paix, de prendre l’histoire à témoin et d’œuvrer pour tourner définitivement les sombres pages des années de crises militaro-politiques. Le « bon ton » doit désormais habiter les uns et les autres dans la marche vers la consolidation de la paix, afin qu’en 2020, pour la première fois, le pays enregistre une passation de pouvoir entre un président sortant et son successeur. La Côte d’Ivoire en a besoin, pour les acteurs actuels et pour les générations à venir. Il est temps de passer du combat des hommes à celui des idées pour que triomphe la démocratie.