La chasse aux « fake news » (fausses informations) sera-t-elle juste un effet de mode dans le monde politique ou une véritable lutte contre tous les mensonges qui circulent sur la toile ? Infos bidon, intox et bobards sont pourtant aussi vieux que le monde et n’ont nullement attendu internet pour exister, en ce sens qu’au 17ème siècle les philosophes s’interrogeaient déjà sur la vérité. Sauf qu’aujourd’hui l’environnement, la rapidité avec laquelle il prend forme et la circulation du mensonge ont changé. Nous sommes désormais dans une « ère de masses consentantes », où chaque individu de la communauté devient une source émettrice d’information, satisfaisant ainsi un sentiment de liberté d’expression. Mais, et c’est là que le bât blesse, en faisant fi des règles déontologiques et en diffusant à tout va tout ce qui se passe sous ses yeux.
A l’image de la France, où le Président Macron a noté que dissocier massivement les principes de liberté et de responsabilité était dangereux et nous faisait revenir aux temps de la rumeur, du viral et de l’obscurantisme, le Président Ouattara affirme qu’il faut inviter le législateur à s’en emparer. Non pas pour décréter la vérité, mais pour identifier les failles juridiques et mieux rappeler chacun à ses responsabilités. « Au-delà du cadre légal qui existe, il faut aller plus loin, élaborer une véritable loi sur les fake news pour protéger davantage nos concitoyens et notre pays. La presse doit être stimulatrice et non injurieuse », soutient-il. Il serait bon de ne pas se limiter à la presse et de faire en sorte que tous les internautes adoptent un code de conduite dans la diffusion des informations. La lutte s’annonce pénible dans cet univers sans frontières, et au-delà de nos frontières, mais elle vaut son pesant d’or dans un monde où détruire la réputation d’une personne ou d’une entreprise peut se faire en un temps record.
Ouakalatio OUATTARA