Depuis de nombreuses années, les jeunes (18 - 25 ans) se détournent de la vie politique. Ils s’écartent de plus en plus de ce domaine, qu’ils n’estiment pas concerner leur âge. Ils manifestent leur désintéressement lors des différentes élections, où ils battent à chaque fois des records d’abstention. Expériences personnelles, manifestations, contestations, engagements associatifs et réseaux sociaux, tout nous amène pourtant à croire que les jeunes ont leurs idées et leurs convictions et sont extrêmement critiques du monde politique. Ces mouvements entrainent un constat pragmatique : malgré l’indéniable intérêt que portent les citoyens à la politique, les institutions et les élus suscitent une grande défiance chez les électeurs.
Ils sont pourtant le cœur de cible des gouvernants et des hommes politiques. Mais peu d’entre eux s’intéressent aux questions politiques. Quasiment absents de la liste électorale de 2016, ils représentaient 3,9% des quelques 6 millions d’électeurs, moins de 250 000 votants. Selon le recensement général de la population de 2014, un peu plus de 2 millions d’entre eux étaient attendus. Pour la révision de la liste électorale de 2020, le constat risque d’être malheureusement encore le même. La frange de la population dont l’âge varie entre 18 et 25 ans semble accorder peu d’intérêt aux discours et aux hommes politiques.
Les jeunes sont en retrait de la politique, mais cela n'est pas du désintérêt, bien au contraire. Ils souhaitent plus de démocratie et aimeraient mieux en comprendre le fonctionnement. La distance qu’ils prennent à l'égard des formes traditionnelles d'expression politique ne signifie pas forcément qu'ils se replient sur eux-mêmes. Ils n'expriment pas un rejet de ces formes traditionnelles d'engagement, mais plutôt leur méconnaissance de ces institutions. Alors, il faut mieux ouvrir le jeu politique et leur donner plus d’espaces d’expression, sans attendre les veillées électorales.
Yvann Afdal