Pensée dès le début des années 1980, plus précisément en 1983, la monnaie unique de l’espace CEDEAO devrait voir le jour en 2020. Les chefs d’État des 15 pays concernés ont entériné le calendrier le week-end dernier à Abuja et se disent engagés à lever les obstacles. L’Afrique de l’Ouest aura ainsi « sa monnaie unique ». Le projet, repoussé à plusieurs reprises, va-t-il enfin aboutir ? Cette question à « 10 000 Ecos » s’est posée dès que les chefs d’États ont indiqué qu’ils entérinaient les discussions d’Abidjan à cet effet. Mais cette fois semble être la bonne, avec une approche plus concrète, l’option graduée pour l’adoption de la monnaie unique en commençant par les pays qui atteignent les critères de convergence. La feuille de route, à en croire Jean-Claude Brou, Président de la Commission de la CEDEAO, sera suivie. « La convergence dépendra des efforts que fera chaque pays pour respecter les critères. C’est un aspect essentiel et fondamental », a-t-il assuré. Selon la réunion d’Abidjan, à la mi-juin, le modèle de la future banque centrale devrait être fédéral et le régime de change retenu sera flexible, avec un ciblage de l’inflation globale comme cadre de politique monétaire. Par ailleurs, les pays ont jusqu’au 29 octobre pour transmettre à la Commission de la CEDEAO leurs programmes pluriannuels de convergence pour la période 2020 - 2024.
Mais, tous les obstacles ne sont pas encore levés, au grand désespoir sûrement des anti CFA. Ces derniers, pourtant optimistes, jubilent de voir se concrétiser leur rêve. Mais les plus pessimistes savent qu’il va falloir attendre encore, car les défis sont nombreux. En plus des huit pays de l’UEMOA qui doivent abandonner le CFA, il faudra compter avec la capacité des États à respecter les critères de convergence.
Il faudra néanmoins rester afro-optimiste et espérer que cet énième rendez-vous soit le bon pour que, dès 2020, le train Eco puisse démarrer pour au moins 5 des 15 pays.
Ouakaltio OUATTARA
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