Par leur récurrence, les manifestations des mutins, en même temps que la peur qu’elles installent, créent un sentiment de lassitude chez les populations. On reste surpris par le double langage en présence, et les engagements ne sont pris que pour être violés. Une attitude contraire à l’idée que l’on se fait pourtant du serment militaire, aussi sacré que la vie. Il est incompréhensible que l’exécution d’une tâche aussi noble et exaltante que le rétablissement de l’ordre constitutionnel dans son pays en crise se solde par des marchandages sordides. Tout aussi inadmissible est la prise en otage des citoyens, que les militaires ont le devoir de protéger et non de terroriser. Il n’y a pas plus honorable pour un soldat que le devoir accompli, et c’est ce qui le différencie du mercenaire. Les mouvements d’humeur sont d’autant moins acceptables que des canaux existent pour chercher des solutions pacifiques à travers les discussions. Pour la quiétude que tout État doit aux citoyens vivant sur son sol, pour l’image du pays ainsi que pour la sérénité des partenaires publics et privés, Il est urgent de trouver une issue durable à ces actes sporadiques qui créent une tension permanente, devenue une épée de Damoclès sur la tête de tous. On doit aussi cette solution définitive aux autres catégories sociales qui sont également dans le besoin, mais ne peuvent le dire au bout du fusil. La sortie de crise a comme préalable un langage de vérité sur les possibilités financières réelles de l’État, que chaque mutinerie érode. Il y a aussi la multiplicité des urgences, sans parler des sacrifices que chacun doit consentir dans son domaine spécifique pour que les ambitions de développement ne se limitent pas à des incantations.
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