Le 15 mai dernier, Béoumi a été le théâtre d’un conflit entre deux communautés. Et ce n’est pas la première fois que cela arrive. Comment expliquez-vous ce qui est arrivé ?
La généralisation du conflit entre des populations qui ont vécu ensemble depuis longtemps survient d’abord par l’instrumentalisation de certains aspects de l’identité. Je veux parler par-là de l’ethnie, de la région d’origine, de la religion, de la race. Il faut ajouter à cela la manipulation qui vient de la part de certaines personnes promptes à semer la haine. Et elles le font en général en se servant de l’ignorance des populations.
Tout part en général d’un fait banal…
Oui. Voulant renverser la situation, une personne Y qui est vaincue, par exemple, ne dit pas X m’a battu. Elle ou ses proches, ou les témoins, identifient le bourreau, non pas par son nom ou prénom, mais par son ethnie, afin de généraliser la situation et de rallier les autres à la cause.
Que faut-il aujourd’hui aux Ivoiriens pour tourner le dos à ce type de pratiques qui endeuillent de nombreuses familles ?
Il faut favoriser le règne de l’État de droit. Que tout le monde respecte la loi. Toute personne sur laquelle pèserait un soupçon d’infraction commise devra être arrêtée et traduite devant les juridictions compétentes afin que le droit soit dit. Cela renforcera la confiance entre les populations et les autorités.